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Le Conseil Mondial des Eglises :

Israël a planifié la destruction du Liban

par Eliane Engeler

vendredi 18 août 2006

The Jerusalem Post, 17 août 2006

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier, membre de Tlaxcala, le
réseau de traducteurs pour la diversité linguistique
(www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.

« L¹agression israélienne contre le Liban était déjà planifiée avant même que le Hezbollah ne procède à la moindre attaque. Elle avait pour but d¹enfoncer un coin de discorde entre les différentes confessions religieuses qui cohabitent en harmonie dans ce pays », a déclaré une délégation du Conseil Mondial des Eglises à son retour
d¹une visite à Beyrouth et à Jérusalem.

« Nous rentrons du Liban en partageant l¹impression que cette destruction a été planifiée. Et que même si l¹opération du Hezbollah a servi de détonateur, il s¹agissait d¹une opération qui n¹attendait plus qu¹un feu vert », a déclaré à la presse de Genève Monsieur
Jean-Arnold de Clermont, président de la Conférence des Eglises européennes

La mission israélienne auprès de l¹Onu à Genève s¹est refusée à tout commentaire, mercredi après-midi, disant qu¹elle attendait la publication d¹une déclaration écrite du conseil. Mais les bureaux de ladite mission étaient déjà fermés à l¹heure où cette déclaration fut rendue publique, et par conséquent, aucun porte-parole israélien
n¹était plus disponible.

« Les représentants des différentes communautés du Liban que nous avons rencontrés ont été unanimes à dire que la destruction du Liban était à la fois délibérée et planifiée », indique le communiqué conjoint résumant la conférence de presse et publié mercredi après-midi par le Conseil des Eglises et d¹autres instances ecclésiales ayant soutenu la mission.

Monsieur De Clermont, un pasteur à la retraite de l¹Eglise Réformée de France, faisait partie de cette délégation (composée de trois personnes : deux d¹entre elles représentant les clergés protestant et romain catholique et la troisième représentant officiellement le Conseil des Eglises), qui a rencontré divers dirigeants religieux et
des responsables officiels de haut rang, libanais et palestiniens.

Ils ont regretté que le gouvernement israélien ne les ait pas reçus.
En revanche, ils ont rencontré le grand rabbin ashkénaze Yona Metzger. Les trois délégués, tenant à marquer leur solidarité avec les peuples du Liban, d¹Israël et des territoires palestiniens, se sont rendus à Beyrouth, à Jérusalem et à Ramallah (Cisjordanie), au cours d¹une visite d¹une durée de cinq jours.

Monsieur De Clermont, s¹exprimant également au nom des deux
autres membres de la délégation, qui participaient à ses côtés à une conférence de presse tenue au siège du Conseil mondial des Eglises, a déclaré qu¹ « Israël ne voulait à aucun prix d¹un Liban démocratique dans lequel juifs, chrétiens et musulmans vivent en côte à côte en paix, parce que ce pays ne veut pas voir ses voisins réussir à faire ce qu¹Israël s¹évertue à réaliser (hélas) sans succès ».

Monsieur De Clermont a clairement dit que le Hezbollah était, dans cette affaire, un bouc émissaire.

« C¹est le conflit israélo-palestinien, et en aucun cas le rôle ni les actions du Hezbollah, qui sont au c¦ur de la crise actuelle », indique la déclaration finale.

« Tous les responsables religieux en Israël et en Palestine, ainsi que le président palestinien, Mahmoud Abbas, nous ont dit que le temps
était venu d¹accepter de s¹asseoir et de négocier en ne laissant personne de côté », a-t-il dit, ajoutant qu¹il était indispensable de «  démilitariser les modes de pensée » des dirigeants politiques.

La délégation espérait rencontrer des responsables du
gouvernement israélien ; elle avait d¹ailleurs été en contact avec le président israélien Moshe Katsav et certains ministres.

« Il n¹y a eu aucun signe indiquant que le gouvernement israélien aurait pris note de la présence sur son territoire national d¹une quelconque délégation du Conseil Mondial des Eglises. Par contre, le Premier ministre libanais, Fuad Siniora, a insisté pour nous recevoir,
et il a souligné l¹importance d¹un message spirituel en ces jours de grave crise », a déclaré Monsieur De Clermont.

Le Conseil Mondial des Eglises représente 348 Eglises protestantes, orthodoxes, anglicanes et autres. Il agit en concertation avec l¹Eglise catholique romaine.