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A relever au passage, comme un élément de communication dans la marée d’informations à caractère géopolitique qui nous parviennent depuis cette région-clé. NDLR

Le Qatar lève un coin du voile sur « la capitale mondiale du gaz »

Vendredi 24 février 2017 - 09 h 57 AM

vendredi 24 février 2017

Source : L’express (AFP)

Ras Laffan (Qatar) - A l’extrémité nord du Qatar, à quelque 80 km au nord de Doha et au bout de la « Route 77 » se dresse la cité interdite de Ras Laffan, présentée comme la « capitale mondiale du gaz ».

Derrière ses portes bien gardées, la cité abrite 30.000 personnes et on peut y trouver les meilleures truffes blanches du Qatar, à ce qu’on dit, ainsi qu’un projet de protection de tortues marines. Mais Ras Laffan est surtout un des sites industriels les plus imposants du monde.

« Bienvenue dans la capitale mondiale du gaz », clame Wissam, le guide qui conduit un petit groupe de journalistes à l’occasion d’une rare visite organisée par le gouvernement.

Ras Laffan est le complexe de transformation et d’exportation du gaz naturel liquéfié (LNG) du Qatar, au bout d’un processus qui consiste à refroidir le gaz à - 162° Celsius pour pouvoir l’exporter à travers le monde. Le gaz traité sur place vient de l’immense champ offshore de North Field, à 130 km plus au nord, qui s’étend sur 6.000 km2 dans le Golfe, soit la moitié de la superficie totale du Qatar.

Le site donne l’impression d’un plateau de tournage d’un film de James Bond. C’est une jungle de tuyaux métalliques, de bras de chargement, de réservoirs, de systèmes de refroidissement et de quais de méthaniers.

La première cargaison de GNL a quitté Ras Laffan en 1997 pour le Japon, et le Qatar en produit actuellement 77 millions de tonnes par an.

Selon une étude de Shell publiée ce mois-ci, la demande mondiale a atteint 265 millions de tonnes en 2016. Le Qatar détient par conséquence un tiers du marché mondial et est le premier exportateur mondial de GNL.

Grâce à Ras Laffan, des gratte-ciel poussent comme des champignons à Doha, la puissante compagnie Qatar Airways a pris son essor, Londres possède la plus haute tour de Grande-Bretagne, le Paris Saint-Germain a gagné à quatre reprises le championnat français de Ligue 1 et le Qatar va accueillir la Coupe du monde de football de 2022.

- Strictes règles -

« Nous resterons longtemps en position de leader » dans le GNL, affirme Saad al-Kaabi, le patron du géant d’Etat Qatar Petroleum, qui possède et opère Ras Laffan.

L’émirat a en effet de telles réserves qu’il peut maintenir le niveau actuel de production pendant 137 ans, et donc assurer la poursuite de sa prospérité actuelle.

Entre 1997 et 2014, le pays a tiré 125 milliards de dollars de ses exportations de GNL, estime l’Observatory of Economic Complexity, un site dédié au commerce international. Ce qui a permis au PIB du Qatar de bondir de 11 milliards de dollars en 1997 à 165 milliards en 2015, selon la Banque Mondiale.

Normalement, Ras Laffan reste inaccessible. Mais, le temps de cette visite de presse strictement encadrée, les autorités ont levé un petit coin du voile tout en interdisant les prises d’images vidéo et en limitant les opportunités de photos.

Dans le complexe, de règles strictes s’imposent aux travailleurs qui viennent de 54 pays différents. Ils peuvent ainsi être licenciés sur le champ s’ils dépassent les limitations de vitesse.

Les équipages des méthaniers à quai ne sont pas admis sur le site alors qu’un chargement peut prendre 24 heures. Le site dispose de cinq casernes de sapeurs-pompiers, de bases-vie et même d’une aire de camping.

Après la visite, le rideau de fer retombe sur la cité interdite. Sur la route du retour, le convoi est ralenti par un troupeau de chèvres, témoignage du passé du Qatar. Tandis que, dans les rétroviseurs, continuent de brûler les flammes des torchères de Ras Laffan, symboles du présent et de l’avenir de l’émirat.