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L’ONU s’oppose catégoriquement au transfert forcé de Bédouins palestiniens par Israël

Mercredi, 27 mai 2015 9h36 AM

mercredi 27 mai 2015

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Centre d’actualités de l’ONU, mardi 26 mai 2015

Deux hauts responsables des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient ont exprimé mercredi leur profonde inquiétude face à la mise en œuvre rapide du plan israélien consistant à transférer des Bédouins palestiniens de leurs communautés actuelles au centre de la Cisjordanie.

Dans un communiqué de presse conjoint, le Coordonnateur humanitaire de l’ONU pour le territoire palestinien occupé, James Rawley, et le Directeur des opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) en Cisjordanie, Felipe Sanchez, ont rappelé les réserves formulées à ce sujet par l’Organisation dans un rapport datant du mois de mars 2015.

Dans ce rapport, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se disait préoccupé par le fait que les « plans de transfert de milliers de Bédouins et d’éleveurs […] puissent également être liés à l’expansion des colonies de peuplement [israéliennes]. Les Bédouins et les éleveurs font face à un risque de transfert forcé, ce qui est une violation grave de la quatrième Convention de Genève, ainsi que de multiples droits de l’homme ».

Le 28 avril dernier, en effet, les résidents du village d’Abu Nwar ont été informés que certaines familles seraient contraintes d’être déplacées dans la région d’Al Jabal, dans la banlieue de Jérusalem-Est, où les autorités israéliennes ont préparé leur arrivée au cours des derniers mois, ont expliqué M. Rawley et M. Sanchez.

« Les pratiques israéliennes dans la zone C, y compris l’augmentation drastique des démolitions et confiscations de structures financées par des donateurs au cours du premier trimestre de 2015 ont aggravé une situation déjà intenable pour les communautés bédouines », a déploré M. Rawley.

Abu Nwar est en effet l’une des 46 communautés bédouines palestiniennes (7.000 personnes au total, dont 70% sont des réfugiés de Palestine) situées dans la zone C se trouvant sous le coup d’un transfert dans l’un des trois sites de « réinstallation » proposés par les autorités israéliennes.

« L’histoire nous a montré que ces transferts ne se sont pas révélés être dans l’intérêt des communautés bédouines », a quant à lui déclaré M. Sanchez.

Ce plan intervient dans le cadre plus large d’un « régime discriminatoire de zonage et de planification » qui facilite le développement des colonies israéliennes illégales au détriment des Palestiniens, pour qui il est presque impossible d’obtenir un permis de construction, ont dénoncé les deux hauts responsables.

« Au lieu de cela, ils vivent dans la peur constante de l’expulsion et de démolitions de maisons. L’urbanisation forcée des communautés bédouines dans les trois sites de ’réinstallation’ reviendrait à détruire leur culture et leurs moyens de subsistance », ont déclaré M. Rawley et M. Sanchez, ajoutant que les trois sites en question se trouvent par ailleurs dans des zones risquant également d’être colonisées par les Israéliens.

« Nous approchons rapidement d’un niveau de dommage irréparable », s’est indigné M. Sanchez. « En tant que puissance occupante, Israël est tenu d’assurer le bien-être de ces communautés et de respecter le droit international », a-t-il dit.

Les deux hauts responsables ont par conséquent demandé instamment aux autorités israéliennes de mettre fin à tout plan et à toute pratique censés aboutir directement ou indirectement au transfert forcé de Bédouins palestiniens.

Ils ont en outre appelé la communauté internationale à soutenir la volonté des Bédouins de rester là où ils se trouvent en attendant leur retour dans le Néguev et à tout mettre en œuvre pour qu’un tel transfert n’ait pas lieu.