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A une voix près = porte ouverte à toutes les compromissions : (ndlr)

Netanyahou , ex simili-oligarque, déchu (ndlr)

Jeudi, 6 mai 2015 - 8h31 AM

jeudi 7 mai 2015

VICTOIRE au RABAIS
ndlr

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Dans la dernière ligne droite des négociations pour la formation d’un gouvernement, le sort de Netanyahou s’est trouvé remis entre les mains de Naftali Bennett.
Reuters/Baz Ratner

Grand vainqueur des législatives israéliennes du 17 mars, Benyamin Netanyahou a lutté pour sceller une coalition étriquée et au sort incertain.

Il s’en est fallu de peu. Le premier ministre israélien sortant Benyamin Netanyahou a réussi à former une majorité gouvernementale in extremis, avant l’ultimatum fixé mercredi à minuit. L’inamovible « Bibi », au pouvoir sans discontinuer depuis 2009, ne connaîtra pas l’affront de voir cette tâche confiée à un autre que lui. Mais six semaines de négociations chaotiques ont largement écorné l’image du Netanyahou conquérant du lendemain des élections législatives.

Grand vainqueur du scrutin du 17 mars avec 30 mandats emportés par son parti du Likoud (droite), le Premier ministre apparaît 50 jours plus tard comme un « général sans soldats » selon les mots du journal Maariv : ce n’est qu’au prix de marchandages interminables avec les partis partenaires de sa coalition qu’il est parvenu à sceller une majorité ténue de 61 sièges sur les 120 que compte la Knesset, le parlement israélien.

"Un gouvernement sous la coupe des députés lambda"

Pour combien de temps ? Voilà la question que posent déjà la plupart des commentateurs. « Lorsqu’une coalition n’a que 61 membres, chaque lapsus suscite une levée de boucliers, chaque soupir annonce une crise », écrit Nahum Barnea, célèbre éditorialiste du journal Yedioth Aharonot qui évoque « un gouvernement sous la coupe des députés lambda ». Un avis partagé par le stratège électoral Motti Morell : « Tout cela n’est pas une bonne recette pour la stabilité. N’importe quel membre de la coalition qui, pour une quelconque raison, se sentira offensé, pourra prendre le gouvernement en otage en menaçant de s’en aller. »

Certains analystes pointent le risque d’un clientélisme accru avec la nécessité de servir les intérêts particuliers de chacun, et une quasi-impossibilité à faire passer les lois les plus délicates. D’autres s’attendent déjà à voir les électeurs rappelés aux urnes en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. En appelant, fin 2014, à des élections anticipées, Netanyahou invoquait pourtant la nécessité de former une majorité plus solide et cohérente. Au lendemain du scrutin, il prédisait la mise en place, sans délai, d’un gouvernement réunissant tous les partis de la droite.

Le coup de théâtre de Lieberman

Le processus s’est révélé bien plus ardu que prévu, culminant en un coup de théâtre orchestré par son meilleur ennemi, l’ancien chef de la diplomatie Avigdor Lieberman. Lundi, le patron du parti ultranationaliste Israel Beitenou a refusé à Netanyahu le soutien de ses six députés. Le premier ministre n’avait alors fait affaire qu’avec deux formations ultra-orthodoxes et le parti de centre-droit Koulanou. Dans la dernière ligne droite des négociations, son sort s’est trouvé remis entre les mains des sionistes religieux du Foyer juif. Une aubaine pour Naftali Bennett, leur chef de file, qui a monnayé jusqu’au bout l’adhésion de sa formation contre plus d’influence et de portefeuilles ministériels.

In fine, Netanyahou risque d’avoir à batailler sur deux fronts. « A l’intérieur de sa coalition, il devra constamment soigner ses partenaires, et face à l’opposition, gérer un Lieberman qui ne manquera jamais de l’attaquer sur sa droite », souligne Motti Morell.

Certains observateurs estiment pourtant que le chef de l’exécutif ne s’en tire pas si mal. « L’essentiel pour lui est d’avoir réussi dans les temps. Après il pourra toujours essayer de renforcer son pouvoir en tentant de faire affaire avec d’autres partis, estime Gideon Rahat, politologue à l’université hébraïque de Jérusalem. Et en Israël, l’histoire montre que les coalitions restreintes n’ont pas forcément été les plus vulnérables. »

Souce : L’Express