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Pas à pas Israël perd pied et commence à payer ses crimes d’Etat (ndlr)

Le Congrès espagnol décrète l’état d’urgence pour la Palestine

Jeudi, 20 novembre 2014 - 11h29 AM

vendredi 21 novembre 2014

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Damien Roustel

Après leurs homologues britanniques, les députés espagnols ont adopté mardi à la quasi-unanimité une motion qui appelle leur gouvernement à reconnaître la Palestine en tant qu’État. En France, l’Assemblée nationale votera le 28 novembre.
Un pas de plus vers la reconnaissance d’un État palestinien a été franchi mardi en Espagne. Le Congrès des députés (Chambre basse) a voté à la quasi-unanimité (319 voix pour, 2 contre et une abstention) une motion non contraignante appelant le gouvernement de Mariano Rajoy à reconnaître la Palestine en tant qu’État une fois que les Palestiniens et les Israéliens seront parvenus à une solution négociée. Ce texte avait été déposé par l’opposition socialiste mais avait fait l’objet d’un compromis avec les autres partis politiques.

La motion indique que la future reconnaissance d’un État palestinien doit être «  la conséquence d’un processus de négociation entre les parties qui garantisse la paix et la sécurité pour les deux et le respect des droits des citoyens et la stabilité régionale  ». Elle demande à l’exécutif espagnol de promouvoir au sein de l’Union européenne l’idée d’un État palestinien. Le gouvernement doit «  œuvrer en ce sens en recherchant une action concertée avec la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, en prenant pleinement en compte les préoccupations légitimes, les intérêts et les aspirations de l’État d’Israël  ».

Israël a dénoncé le geste 
des députés espagnols

À ce jour, seuls 8 membres de l’UE sur 28 ont officiellement reconnu l’État palestinien  : la Suède, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre. «  La motion ne fixe pas de délais pour la reconnaissance et laisse de la marge au gouvernement pour procéder à la reconnaissance au moment qu’il jugera le plus opportun  », a expliqué le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo.

Israël a dénoncé le geste des députés espagnols. «  La déclaration du Parlement espagnol ne peut qu’éloigner les chances de parvenir à un arrangement entre Israël et les Palestiniens car il encourage les Palestiniens à adopter des positions encore plus extrémistes. Il aurait mieux valu que le Parlement espagnol condamne l’horrible massacre que des Palestiniens ont commis dans une synagogue à Jérusalem  », souligne un communiqué israélien du ministère des Affaires étrangères. «  Nous voyons malheureusement en Europe un soutien croissant à la stratégie unilatérale des Palestiniens  », a déploré Emmanuel Nahshon, porte-parole de la diplomatie israélienne. Une allusion à la décision de l’exécutif suédois, le 30 octobre, de reconnaître un État palestinien, et à la résolution des députés britanniques invitant leur gouvernement à le faire le 13 octobre.

Le 28 novembre, c’est l’Assemblée nationale française qui devra se prononcer sur cette question sur une proposition des députés socialistes. Les députés de l’UMP ne devraient pas prendre part au vote, a fait savoir le chef de file du groupe, Christian Jacob. Une décision qui pourrait ne pas être suivie, la droite étant divisée sur le dossier palestinien. Le texte invite «  le gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit  ». Pour Christian Jacob, cette démarche serait contraire à la Constitution, «  qui ne permet pas par une résolution de donner une injonction au gouvernement  ». Mais pour Élisabeth Guigou, présidente socialiste de la commission des Affaires étrangères, il ne s’agit pas d’une injonction mais d’une «  invitation  ». Quoi qu’il en soit, ce texte sera non contraignant. Une autre résolution, déposée par le groupe communiste, sera soumise au vote du Sénat le 11 décembre.

«  La France doit reconnaître d’urgence l’État de Palestine  : c’est une étape nécessaire sur le chemin de la paix  », a demandé hier le Mouvement de la paix, s’inquiétant de la dégradation de la situation en Cisjordanie et à Jérusalem «  où la violence s’accroît de jour en jour  ». «  Ne pas intervenir de toutes nos forces pour imposer la protection internationale des lieux saints musulmans et l’application de sanctions telles que la suspension de l’accord d’association avec l’Union européenne viderait de sens tout vote des parlements européens pour la reconnaissance d’un État palestinien  », indique de son côté l’Union juive française pour la paix. L’UJFP redoute par ailleurs que «  le gouvernement Netanyahou essaie d’achever l’annexion et la judaïsation de Jérusalem avant l’éventuelle reconnaissance  » pour «  vider cette reconnaissance de toute viabilité  » en créant un État palestinien «  sans terre et sans capitale  ».

La Suède n’ouvrira pas d’ambassade. La Suède a décidé de ne pas ouvrir d’ambassade à Ramallah, même si elle a reconnu l’État palestinien fin octobre. « Personne n’a ouvert d’ambassade à Ramallah et nous pensons que cela peut être géré par le consulat général de Jérusalem. Cette solution est satisfaisante pour nous », a indiqué la chef de la diplomatie suédoise, Margot Wallström, lundi à la radio publique SR.

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Proche orient
Damien Roustel
Jeudi, 20 Novembre, 2014
Photo : Susana Vera/Reuters
Présent au Congrès, le Délégué palestinien en Espagne, Musa Amer Odeh (avec l’écharpe), salue les députés à l’issue de leur vote
Photo : Susana Vera/Reuters
Après leurs homologues britanniques, les députés espagnols ont adopté mardi à la quasi-unanimité une motion qui appelle leur gouvernement à reconnaître la Palestine en tant qu’État. En France, l’Assemblée nationale votera le 28 novembre.
Un pas de plus vers la reconnaissance d’un État palestinien a été franchi mardi en Espagne. Le Congrès des députés (Chambre basse) a voté à la quasi-unanimité (319 voix pour, 2 contre et une abstention) une motion non contraignante appelant le gouvernement de Mariano Rajoy à reconnaître la Palestine en tant qu’État une fois que les Palestiniens et les Israéliens seront parvenus à une solution négociée. Ce texte avait été déposé par l’opposition socialiste mais avait fait l’objet d’un compromis avec les autres partis politiques.

La motion indique que la future reconnaissance d’un État palestinien doit être «  la conséquence d’un processus de négociation entre les parties qui garantisse la paix et la sécurité pour les deux et le respect des droits des citoyens et la stabilité régionale  ». Elle demande à l’exécutif espagnol de promouvoir au sein de l’Union européenne l’idée d’un État palestinien. Le gouvernement doit «  œuvrer en ce sens en recherchant une action concertée avec la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, en prenant pleinement en compte les préoccupations légitimes, les intérêts et les aspirations de l’État d’Israël  ».

Israël a dénoncé le geste 
des députés espagnols

À ce jour, seuls 8 membres de l’UE sur 28 ont officiellement reconnu l’État palestinien  : la Suède, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre. «  La motion ne fixe pas de délais pour la reconnaissance et laisse de la marge au gouvernement pour procéder à la reconnaissance au moment qu’il jugera le plus opportun  », a expliqué le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo.

Israël a dénoncé le geste des députés espagnols. «  La déclaration du Parlement espagnol ne peut qu’éloigner les chances de parvenir à un arrangement entre Israël et les Palestiniens car il encourage les Palestiniens à adopter des positions encore plus extrémistes. Il aurait mieux valu que le Parlement espagnol condamne l’horrible massacre que des Palestiniens ont commis dans une synagogue à Jérusalem  », souligne un communiqué israélien du ministère des Affaires étrangères. «  Nous voyons malheureusement en Europe un soutien croissant à la stratégie unilatérale des Palestiniens  », a déploré Emmanuel Nahshon, porte-parole de la diplomatie israélienne. Une allusion à la décision de l’exécutif suédois, le 30 octobre, de reconnaître un État palestinien, et à la résolution des députés britanniques invitant leur gouvernement à le faire le 13 octobre.

Le 28 novembre, c’est l’Assemblée nationale française qui devra se prononcer sur cette question sur une proposition des députés socialistes. Les députés de l’UMP ne devraient pas prendre part au vote, a fait savoir le chef de file du groupe, Christian Jacob. Une décision qui pourrait ne pas être suivie, la droite étant divisée sur le dossier palestinien. Le texte invite «  le gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit  ». Pour Christian Jacob, cette démarche serait contraire à la Constitution, «  qui ne permet pas par une résolution de donner une injonction au gouvernement  ». Mais pour Élisabeth Guigou, présidente socialiste de la commission des Affaires étrangères, il ne s’agit pas d’une injonction mais d’une «  invitation  ». Quoi qu’il en soit, ce texte sera non contraignant. Une autre résolution, déposée par le groupe communiste, sera soumise au vote du Sénat le 11 décembre.

«  La France doit reconnaître d’urgence l’État de Palestine  : c’est une étape nécessaire sur le chemin de la paix  », a demandé hier le Mouvement de la paix, s’inquiétant de la dégradation de la situation en Cisjordanie et à Jérusalem «  où la violence s’accroît de jour en jour  ». «  Ne pas intervenir de toutes nos forces pour imposer la protection internationale des lieux saints musulmans et l’application de sanctions telles que la suspension de l’accord d’association avec l’Union européenne viderait de sens tout vote des parlements européens pour la reconnaissance d’un État palestinien  », indique de son côté l’Union juive française pour la paix. L’UJFP redoute par ailleurs que «  le gouvernement Netanyahou essaie d’achever l’annexion et la judaïsation de Jérusalem avant l’éventuelle reconnaissance  » pour «  vider cette reconnaissance de toute viabilité  » en créant un État palestinien «  sans terre et sans capitale  ».

La Suède n’ouvrira pas d’ambassade. La Suède a décidé de ne pas ouvrir d’ambassade à Ramallah, même si elle a reconnu l’État palestinien fin octobre. « Personne n’a ouvert d’ambassade à Ramallah et nous pensons que cela peut être géré par le consulat général de Jérusalem. Cette solution est satisfaisante pour nous », a indiqué la chef de la diplomatie suédoise, Margot Wallström, lundi à la radio publique SR.

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