Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Egypte : au moins 26 soldats tués dans un attentat dans le Sinaï

Sinaï : l’enjeu majeur dont on parle si peu ; terre...d’expulsion ! (ndlr)

Egypte : au moins 26 soldats tués dans un attentat dans le Sinaï

Samedi, 25 octobre 2014 - 9h48

samedi 25 octobre 2014

============================================

<

Au moins 26 soldats égyptiens ont été tués vendredi dans un attentat à la voiture piégée dans la péninsule du Sinaï, l’attaque la plus meurtrière contre les forces de l’ordre depuis l’éviction par les militaires du président islamiste Mohamed Morsi.
L’Egypte est le théâtre d’une vague d’attentats visant les forces de sécurité depuis que l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué M. Morsi en juillet 2013. Ces attaques sont le plus souvent revendiquées par des groupes jihadistes disant agir en représailles à la sanglante répression qui s’est abattue sur les pro-Morsi depuis plus d’un an.
L’attentat de vendredi visait un barrage de l’armée dans une région agricole au nord-ouest d’Al-Arich, le chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, selon des responsables des forces de l’ordre s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Au moins 26 soldats ont été tués et 28 blessés, d’après un responsable de la sécurité.
Peu après l’attaque, le président Sissi a convoqué une réunion du Conseil de défense nationale, qui devrait avoir lieu dans la soirée, « afin de suivre les développements dans le Sinaï », selon un communiqué de la présidence.
« La plupart des blessés sont des blessés graves, et tous n’ont pas encore été transportés à l’hôpital », a déclaré à l’AFP un responsable du ministère de la Santé dans la province du Nord-Sinaï, Tarek Khater.
Cet attentat est le plus meurtrier visant les forces de l’ordre depuis la destitution de M. Morsi.
En juillet, 22 soldats avaient été tués dans une attaque contre un poste de contrôle militaire dans l’ouest du pays, près de la frontière avec la Libye. Et en août 2013, peu après l’éviction de M. Morsi, au moins 25 policiers avaient péri dans le Sinaï lorsque des hommes armés avaient tiré à la roquette et à l’arme automatique sur deux minibus de la police se dirigeant vers la ville de Rafah, à la frontière avec Gaza.
D’abord cantonnées au nord du Sinaï, région montagneuse et désertique jouxtant Israël et la bande de Gaza palestinienne, les attaques jihadistes ont ensuite gagné le delta du Nil et la capitale égyptienne. Mercredi, au moins six policiers et trois passants ont ainsi été blessés par l’explosion d’une bombe près de l’université du Caire.
Ansar Beït al-Maqdess (Les Partisans de Jérusalem, en arabe), un groupe jihadiste basé dans le nord du Sinaï, a revendiqué la plupart des attentats visant les forces de sécurité depuis l’été 2013. Ce groupe a récemment exprimé son « soutien » à l’organisation Etat islamique (EI), qui s’est emparée de larges territoires en Irak et en Syrie.
Il dit agir en représailles à la sanglante répression anti-islamiste menée par les autorités.
Depuis la destitution du président islamiste, plus de 1.400 de ses partisans ont été tués, notamment lors de la répression de manifestations. Des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort ou à de très lourdes peines dans des procès de masse expédiés en quelques minutes —qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’histoire récente » du monde—, tandis que 15.000 autres ont été emprisonnés.
M. Sissi, confortablement élu à la présidence en mai après avoir éliminé toute opposition islamiste comme libérale, est ainsi accusé par ses détracteurs d’instaurer un régime encore plus répressif que celui de Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire en 2011.
Les autorités justifient leur répression en accusant la confrérie des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, d’être derrière les attaques. L’organisation vieille de plus de 80 ans, qui avait largement remporté toutes les élections organisées après la révolution de 2011, a été déclarée groupe « terroriste » après un attentat pourtant revendiqué par Ansar Beït al-Maqdess.
M. Morsi et la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans sont en détention, jugés dans divers procès pour lesquels ils encourent la peine de mort.

Source : ASSAWRA avec les agences de presse)