Le Centre culturel français de Gaza victime d’un mystérieux incendie

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Un incendie survenu dans la nuit de mardi à mercredi a causé d’importants dégâts au Centre culturel français de Gaza, dans les Territoires palestiniens, ainsi que dans les locaux de l’antenne consulaire locale. Les enquêteurs ignorent pour le moment s’il s’agit d’un accident ou d’un acte délibéré. Mais la piste criminelle n’est pas écartée.

Un incendie s’est déclaré peu avant minuit mardi soir dans l’enceinte où se trouve le bâtiment abritant le Centre culturel français de Gaza ainsi que l’antenne consulaire française de ce territoire. Le sinistre a pris auprès d’une cuve de combustible servant à alimenter l’un des générateurs électriques le long du mur de la bâtisse. Toutes les hypothèses, y compris celle de l’acte criminel, sont possibles pour expliquer le mystérieux incendie ont indiqué plusieurs sources à l’Agence France-Presse (AFP).

Accident...

Ces sources envisagent, avec réserve, les propos du porte-parole du ministère de l’Intérieur de Gaza, Iyad al Bozum, évoquant « un événement accidentel ». Le feu aurait pris par la faute de « jerricans d’essence défectueux », a-t-il affirmé. Une enquête a immédiatement été ouverte. Les témoignages faisant état de deux fortes explosions ainsi que différents éléments invitent à n’exclure aucune hypothèse, ont déclaré des sources proches du dossier, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat en raison de la grande sensibilité du sujet.

Le feu a causé des dégâts matériels, y compris à l’intérieur, par propagation à travers les conduits. Mais il n’a pas fait de victimes. Le centre était alors fermé et vide à l’occasion de l’Aïd al-Adha, l’une des grandes fêtes musulmanes. Les anciens locaux du Centre culturel français ont déjà été visés dans le passé par des engins incendiaires. Le contexte particulier de Gaza et l’hostilité entre Palestiniens et Israéliens poussent toutes les organisations internationales à la plus grande vigilance dans le territoire.

... ou acte volontaire ?

Un tract posté sur Twitter et signé de l’organisation de l’Etat islamique revendique « la destruction » du Centre culturel français de Gaza qualifié de « lieu de débauche », rapporte notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon.

Ce tract n’a pas été authentifié et il est pris avec la plus grande prudence. L’organisation n’a pas fait parler d’elle jusqu’à présent à Gaza. Il y a en revanche des groupuscules salafistes dans l’enclave palestinienne contrôlée par le Hamas.

Le Centre culturel français, qui abrite aussi une antenne consulaire, a déjà été la cible d’engins explosifs par le passé, dans ses anciens locaux, mais ses responsables n’ont reçu aucune menace récemment.

Les autorités françaises disent enquêter et se refusent à tout autre commentaire pour l’instant.

Vigilance autour des Français

Les missions diplomatiques et bâtiments officiels français ont d’ailleurs été placés en alerte spéciale depuis qu’ont débuté les enlèvements et exécutions d’étrangers par les jihadistes d’organisation l’Etat islamique (EI) et leurs alliés, dont le Français Hervé Gourdel en Algérie. Mais, avant même les événements récents, les Français savaient être forcés à la prudence avec le maintien de leur présence dans un territoire en butte à trois guerres en six ans, et avec la présence d’une institution aussi importante que le Centre culturel.

Le Centre culturel restera fermé jusqu’à nouvel ordre. Les consignes de sécurité pour les ressortissants français et franco-palestiniens, pourraient être renforcées.

Le Centre culturel français et l’antenne consulaire sont dirigés respectivement par un Français et un Franco-Palestinien. Le Centre, ouvert dans les années 1990, a emménagé dans de nouveaux murs fin 2013. Il emploie une douzaine d’agents locaux permanents et une dizaine de vacataires. Une quarantaine de Français ou Franco-Palestiniens vivent dans la bande de Gaza.

(Avec AFP)