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Amnesty International :

Israël/Gaza : il est temps que la France cesse d’alimenter le conflit

Mardi, 23 septembre 2014 -10h13 AM

mardi 23 septembre 2014

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Tandis que l’Assemblée générale des Nations unies a ouvert sa 69ème session, le mardi 16 septembre, Amnesty International s’est mobilisée pour rappeler la nécessité de suspendre toutes les livraisons d’armes qui alimentent les atteintes au droit international en Israël et dans les territoires palestiniens occupés ainsi que pour soutenir l’adoption d’un embargo des Nations unies sur les armes à destination d’Israël, du Hamas et d’autres groupes armés palestiniens.

UNE MOBILISATION INTERNATIONALE

Des actions se sont multipliées dans plusieurs pays. A Paris, la présidente d’Amnesty International France a remis le 19 septembre à l’Elysée les signatures de 21.362 personnes appelant la France à ne pas livrer d’armes à Israël. Aux Etats-Unis, ce sont 187 563 signatures qui ont été remises à la Maison Blanche. Des milliers de personnes des États-Unis et de 166 autres nations ont exhorté le président Obama et le secrétaire d’État John Kerry à cesser d’armer Israël. Au Royaume-Uni, la section britannique d’Amnesty International est toujours en phase de mobilisation des citoyens avec plus de 58.000 signatures réunies à ce jour. Même chose en Espagne.

LE BILAN MEURTRIER DU DERNIER CONFLIT

G.Garrigos, présidente d’Amnesty International France remettant les 21.000 signatures appellant François Hollande à ne pas livrer d’armes à Israël.G.Garrigos, présidente d’Amnesty International France remettant les 21.000 signatures appellant François Hollande à ne pas livrer d’armes à Israël.

Bien qu’un cessez-le-feu soit à ce jour en vigueur en Israël et à Gaza, le conflit qui a duré 50 jours a laissé des blessures toujours ouvertes. Dans la bande de Gaza, 2 131 Palestiniens au moins ont été tués, et parmi eux figurent au moins 1 473 civils. Plus de 18 000 habitations ont été détruites ou endommagées, et on estime à 108 000 le nombre de personnes sans abri.

Comme lors d’autres conflits au fil des sept dernières années, il est très probable que des crimes de guerre aient été commis, et il faut qu’une enquête soit menée sur ce point. Israël a bombardé des hôpitaux, des centres médicaux et des écoles : l’hôpital Al Aqsa à Deir Al Balah et l’hôpital Al Najjar à Rafah, entre autres, ont été gravement endommagés du fait d’attaques directes, de pilonnage par des chars ou de tirs de missiles. Actuellement, 450 000 personnes ne sont plus approvisionnées en eau par la municipalité, en partie à cause de dommages infligés pendant le conflit. Depuis sept ans, les habitants de Gaza subissent un blocus imposé par Israël qui leur impose une économie de subsistance. Environ 80 % d’entre eux dépendent de l’aide humanitaire.

Les 71 personnes tuées du côté israélien comportaient six civils. Les groupes armés palestiniens ont tiré sur Israël sans discrimination, à partir de la bande de Gaza, des milliers de roquettes et d’obus de mortier, ce qui, en soi, constitue un crime de guerre. Selon certaines informations, ces groupes auraient effectué des tirs aveugles de roquettes à partir de lieux proches d’hôpitaux ou de centres de santé, ou auraient utilisé ces bâtiments civils à des fins militaires.

LES ARMES PERPÉTUENT LE CONFLIT

Tous les Etats qui fournissent des armes à Israël permettent de perpétuer la crise des droits humains dans cette partie du monde. Parmi ces derniers, figure les Etats-Unis comme premier pays fournisseur mais aussi des pays comme la France et le Royaume-Uni qui font partie des premières sources d’approvisionnement d’Israël au sein de l’Union européenne. Ces Etats devraient appuyer un embargo des Nations unies sur les armes, mais ils devraient aussi soutenir le renvoi à la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.

Mais l’administration Obama n’a pris aucune de ces mesures ni même la France ou encore le Royaume-Uni. En conséquence, ces Etats protègent Israël, le Hamas et les autres groupes armés palestiniens de leur obligation de rendre des comptes à l’échelle mondiale. Avec l’autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies, la CPI pourrait enquêter sur les personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, émettre contre elles des mandats d’arrêt et même les poursuivre.

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Il est temps que la France se mette au diapason de ses déclarations comme celle du 28 août prononcée aux Nations unies :

Nous engageons les parties à respecter ce cessez-le-feu et à poursuivre les discussions menées sous les auspices de l’Egypte. Mais, en coordination avec nos partenaires européens et en coordination avec nos partenaires du Conseil de sécurité, nous souhaitons aller au-delà et essayer de contribuer à des solutions sur la base d’un tel accord. Nous pensons, comme d’autres que le Conseil de sécurité a un rôle à jouer sur ce point. »

PAS D’IMPUNITÉ POUR LES CRIMES COMMIS

Le cessez-le-feu actuel ne doit pas être considéré comme un prétexte pour que la communauté internationale reste inerte et que l’impunité persiste pour les crimes commis. Amnesty International a accueilli avec satisfaction la résolution du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU portant création d’une Commission d’enquête international en août. Enfin, Israël doit également autoriser sans délai l’accès à Gaza pour Amnesty International et Human Rights Watch afin que ces organisations puissent enquêter sur les allégations de violations graves du droit international, de la part de toutes les parties au conflit.