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........72 heures (ndlr)

Et après ? (ndlr)

Mardi, 2 août 2014 - 14h56

mardi 5 août 2014

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Au 29ème jour de l’offensive militaire israélienne dans la Bande de Gaza, la pression internationale a fini par peser : un cessez-le-feu de 72 heures vient d’entrer en vigueur pour l’ouverture de négociations en Égypte entre les représentants israéliens et palestiniens. Qu’en ressortira-t-il ?

Il aura fallu 1 865 morts dont 400 enfants, 230 femmes et 105 personnes âgées, ainsi que 9 450 blessés, dont une majeure partie grièvement mutilés, pour en arriver là : 72 heures d’un véritable cessez-le-feu et l’ouverture de discussions autour d’une table, au Caire, en Égypte, entre représentants israéliens et palestiniens.

Prise de conscience internationale

La mobilisation internationale a sans conteste pesé. C’est ce que souligne sur son compte Facebook, Pierre Barbancey, qui est pour le quotidien L’Humanité, l’un des rares journalistes encore présents à Gaza, après la mort de 15 confrères en moins d’un mois :

« Il est intéressant de remarquer que samedi soir, Netanyahou continuait à jouer les gros bras, affirmant continuer son opération et n’ouvrant aucune porte de sortie. 48 heures plus tard, pourtant, un retrait des troupes qui se trouvaient à Gaza a débuté et une délégation israélienne se rend au Caire où se trouvent déjà les représentants palestiniens.

Que s’est-il passé entre-temps ? Devant les massacres qui se multipliaient, l’incapacité militaire d’Israël à vaincre la résistance palestinienne, la mobilisation toujours plus importante des opinions publiques à travers le monde et les prises de position fermes de certains pays notamment d’Amérique latine, les gouvernements occidentaux ont été contraints d’intervenir plus fortement. Des pressions ont commencé à s’exercer sur Israël. Les déclarations de Washington sont devenues inhabituellement plus critiques vis à vis de Tel Aviv. Londres a annoncé réexaminer toutes les licences d’exportation conclues avec Israël, notamment celles sur les armes et les équipements militaires, pour s’assurer qu’elles sont "appropriées" au vu de la situation à Gaza. Même François Hollande, dernier carré des supporters de Netanyahou, a été forcé de sortir de son silence !

Tant mieux. Cela prouve qu’Israël est sensible à ces pressions. Comment pourrait-il en être autrement ? Israël serait en banqueroute économique sans les milliards de dollars insufflés par les Occidentaux. Il est donc possible de continuer à faire pression pour que rien ne fasse capoter les négociations et qu’un véritable accord stipulant la levée du blocus et l’ouverture des points de passage, soit signé. Si des signes sont donnés dans ce sens cela permettrait de faire taire ceux qui, au sein de la branche armée du Hamas, ne souhaitent pas un arrêt des hostilités. Il est peut-être temps de rappeler que seules la levée du blocus et création d’un véritable État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale, sont les garants de la sécurité d’Israël. Pas les tapis de bombes déversés sur les enfants de Gaza. »
Reste donc à savoir ce qu’il ressortira de ces discussion, le principe actif de toute bonne négociation étant que chacune des parties donne son lot de concessions, même si les points d’achoppements sont nombreux.

Espoir de paix

A elle-seule, la levée du blocus imposé ces 8 dernières par Israël sur la Palestine, pourrait être, sans doute, un grand premier pas vers la paix, entre Israël et la Palestine. Mais verra-t-on une telle résolution sortir des discussions ouvertes en Égypte, sachant que la panacée serait la création d’un État Palestinien souverain en lieux et place de la colonie aujourd’hui occupée ?

On peut en douter, tant la paix n’était pas à l’ordre du jour de ces dernières semaines, avec cette guerre sanglante qui n’était que le dramatique point d’orgue d’une politique d’étouffement et d’écrasement menée depuis plusieurs années... Mais l’homme n’est pas homme sans capacité d’espérance.

Source MediaTerranée
Nicolas Ethève