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« De la résistance » - Par Rim al-Khatib

La résistance palestinienne passe à l’offensive

Mardi, 22 juillet 2014 - 7h36 AM

mardi 22 juillet 2014

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Sur le bout de territoire que constitue la bande de Gaza, cernée par l’entité coloniale au sol et par la mer, la résistance palestinienne poursuit la défense de son peuple. Les médias sionistes relayés par les médias français essaient de propager que la résistance, et notamment le Hamas, est isolée, en parlant de « civils » qui seraient victimes de la résistance, avant tout, qui les utiliserait comme « boucliers humains ». Mais cette distinction espérée entre le peuple et sa résistance disparaît en réalité lorsque l’armée de l’occupation massacre les civils dans leurs maisons. Pour les médias, les familles entièrement décimées par la machine de guerre de l’occupant sont des « boucliers humains », prétexte pour tuer et tuer encore, et pour justifier les tueries. Le nombre des Palestiniens assassinés par l’armée coloniale augmente de jour en jour, et les enfants âgés de moins de 12 ans représentent presque la moitié des victimes. Cela importe peu aux médias français et occidentaux qui sont devenus les porte-parole de l’armée de l’occupation car pour eux, « moins il y a d’Arabes dans ce monde, mieux c’est » et « les petits deviennent grands » et c’est le sort de leur entité représentative dans le monde arabe, « Israël », qui leur importe avant tout.

Il est vrai que leur entité va mal, et très mal, malgré ou bien à cause aussi des massacres perpétrés dans la bande de Gaza et de la répression sanglante que ses forces armées mènent en Cisjordanie, et notamment dans la ville d’al-Quds, et dans les territoires occupés en 1948. Des centaines de Palestiniens sont régulièrement et brutalement frappés à Haïfa, à al-Quds et ses quartiers et sa mosquée, à Nablus et dans l’ensemble de la Palestine occupée, et des centaines sont arrêtés et emprisonnés : l’entité coloniale vise toute personne qui s’oppose, même verbalement, à l’occupation, puisqu’elle a récemment arrêtée le professeur d’université Abdel Sattar Qassem, à Nablus. Ont également été arrêtés d’anciens prisonniers libérés, tels que sheikh Khodr Adnane et Bilal Diab, qui avaient mené une lutte victorieuse pour leur libération et avaient asséné une défaite caractérisée à l’occupant, à cause de la popularité de leur mouvement.

Ce qui plonge l’entité coloniale (chefs et colons) dans le désarroi et l’impuissance, c’est non seulement son incapacité à réprimer les soulèvements populaires qui éclatent ici et là en Palestine, mais c’est surtout son incapacité à détruire la résistance à Gaza et à la soumettre, en massacrant le maximum de civils. Ce que les médias français considèrent comme des signes de la puissance de l’armée d’occupation n’est en réalité qu’une sauvage tuerie d’une population encerclée depuis au moins sept ans, qui manquait déjà de médicaments, d’eau, d’électricité et d’infrastructures saines, bref d’une vie normale, et qui a affronté, en l’espace de 5 ans, au moins trois terribles agressions meurtières.

Les civils palestiniens massacrés par l’entité coloniale sont sa principale arme contre la résistance palestinienne. Mais les survivants, frères et sœurs, mères et pères de tous ces martyrs, ne demandent que la poursuite des frappes de la résistance contre l’entité coloniale, ses colonies et ses forces armées. La résistance est d’abord protégée par Dieu, puis par son peuple. Elle a non seulement empêché l’armée d’envahir Gaza, après trois jours de « l’offensive » terrestre, mais elle s’est battue au corps à corps avec les soldats de l’occupation, en plusieurs endroits, tuant et blessant des dizaines d’entre eux. Ni les médias sionistes ni les médias français à leur solde ne peuvent reprendre ces pertes, car seule l’armée de l’occupation, qui censure les médias, livre des communiqués sur le déroulement des combats. Les Brigades al-Qassam (Hamas) ont déjà porté plusieurs coups à l’occupant qu’il a été obligé de reconnaître, ces jours-ci, à cause de ses grosses pertes. Les Brigades al-Qassam sont parvenues à contourner, trois fois de suite, les troupes de l’ennemi et à liquider plusieurs soldats et officiers. Les Brigades al-Quds ont abattu un char et pris les mitraillettes qui s’y trouvaient, en liquidant ceux qui s’y trouvaient. Pour les Brigades al-Quds et le mouvement du Jihad islamique, le dernier massacre à Shuja’iyyah (17 victimes) est une tentative de l’occupant de préserver son image auprès des puissances occidentales après les lourdes pertes subies.

Depuis le début de l’agression meurtrière sur Gaza, la résistance riposte en lançant des fusées sur tout le territoire occupé en 1948 et dénommé Etat d’Israël. Beaucoup de médias, notamment occidentaux et même « amis » cherchent à minimiser la portée de cette résistance, croyant encore en la puissance de l’armée d’occupation, devant laquelle tremblent les régimes arabes, mais pas les Palestiniens. Il est vrai que peu de colonisateurs ont été tués par ces fusées, mais là n’est pas l’objectif de la résistance, qui cherche plutôt à plonger toute l’entité dans la panique et la déroute. Sur le plan financier, expliquent les spécialistes, les « dômes de fer » ont ruiné la colonie puisqu’à chaque fusée tirée pour s’opposer aux dizaines de tirs de la résistance, ce sont des millions de dollars engloutis. Sur le plan stratégique et psychologique, toutes les agglomérations coloniales de l’entité sont, pour la première fois, soumises à la résistance d’une toute petite enclave palestinienne déjà meurtrie par le blocus et les agressions répétées. De quoi donner des leçons à toutes les armées arabes réunies ! L’entité coloniale s’est toujours cru à l’abri parce qu’elle avait parié sur son image de puissance militaire indestructible soutenue par les puissances occidentales et la « communauté internationale » de l’ONU pour briser toute volonté de résister.

Aujourd’hui, devant Gaza, l’entité sioniste rampe. Les massacres commis n’ont servi qu’à renforcer le front et la popularité de la résistance. Ni Ban Ki Mon, ni Fabius ou Hollande, ni Obama ne peuvent la contourner ou ignorer ses revendications, dans leurs tentatives de sauver leur « Israël ». La résistance ne se soumettra pas, ont déclaré ses représentants, au contraire, elle poursuivra sa lutte jusqu’à la cessation de l’agression, la levée totale du blocus (et non à moitié), la libération des prisonniers ayant été libérés lors de l’échange avec Shalit, le retour au 12 miles pour la pêche, la liberté de mouvement des Palestiniens dans la zone dite close et la possibilité pour les Palestiniens de Gaza de se rendre à la mosquée al-Aqsa dans al-Quds. Khaled al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique, ajoute qu’il n’est pas question que les Etats-Unis soient les garants de cet accord proposé, tel que le mentionne un texte d’accord largement diffusé aux médias, car les Etats-Unis sont les principaux défenseurs de l’agression et de l’entité. La garantie d’un tel accord doit être internationale, sous l’égide de l’Egypte, pays voisin de la bande de Gaza, a-t-il ajouté. Sans la réalisation d’un tel accord, la résistance poursuivra ses tirs.

La force de la résistance palestinienne ne réside pas seulement dans les armes qu’elle possède, elle réside surtout dans la volonté d’un peuple qui aspire à libérer son pays de l’occupation et à y vivre digne, dans la volonté des peuples arabes et musulmans à retrouver leur dignité bafouée par les impérialistes et racistes dans le monde, et la volonté des êtres libres de ce monde à détruire tout ce qui nuit à l’entente entre les peuples. C’est pourquoi il faut non seulement dénoncer les crimes de l’occupant, mais soutenir la résistance.

Rim al-Khatib

Source : Assawra