Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > L’armée israélienne arrête le président du parlement palestinien

L’absurdité d’un pouvoir israélien aux abois (ndlr)

L’armée israélienne arrête le président du parlement palestinien

Mardi, 17 juin 2014 - 8h02 AM

mardi 17 juin 2014

============================================

<

Par cette nou­velle arres­tation arbi­traire, qui s’inscrit dans un vaste coup de filet dont sont vic­times plu­sieurs dizaines de par­le­men­taires pales­ti­niens, au pré­texte de l’enlèvement présumé de trois étu­diants israé­liens, l’état hébreu tente de freiner l’unification poli­tique en cours en Palestine.

L’armée israé­lienne a arrêté lundi matin le pré­sident du Par­lement pales­tinien, Aziz Dweik, à son domicile d’Hébron, en Cisjordanie.

L’arrestation de ce haut res­pon­sable du Hamas(qui a déjà passé plu­sieurs années dans les geôles israé­liennes), inter­vient alors que qu’Israël mène des opé­ra­tions de recherche pour retrouver trois jeunes israé­liens portés disparus.Le Premier ministre israélien, Benyamin Neta­nyahou, a accusé le Hamas, qui nie toute impli­cation dans cette affaire, d’avoir enlevé ces trois étu­diants d’une école reli­gieuse jeudi près d’Hébron. Samedi dernier, l’armée israé­lienne a arrêté environ 80 Pales­ti­niens, dont des membres du Par­lement et d’anciens ministres, jus­ti­fiant la double vio­lation de leur immunité par­le­men­taire et de la pré­somption d’innocence par « des efforts de sécurité visant à loca­liser les jeunes disparus. »

Fidèle à sa pra­tique du double langage, Israël, qui a déclaré lundi espérer « pouvoir compter sur l’aide de l’Autorité Pales­ti­nienne pour retrouver trois Israé­liens enlevés jeudi », a dans le même temps inten­sifié sa répression contre l’appareil poli­tique du mou­vement pales­tinien Hamas en Cis­jor­danie occupée. De son côté, M. Abbas a dénoncé le rapt survenu dans le sud de la Cis­jor­danie occupée ainsi que les « vio­la­tions israé­liennes qui ont suivi », tandis que le gou­ver­nement pales­tinien a déjà indiqué qu’il « n’était pas res­pon­sable des zones en dehors du contrôle sécu­ri­taire pales­tinien et qui sont occupées par des dizaines de colonies » israé­liennes en Cisjordanie.

Sur le terrain, l’armée israé­lienne harcèle et assassine : un jeune Pales­tinien a été tué par balle tôt lundi par des soldats israé­liens dans le camp de réfugiés de Jalazone, près de Ramallah, selon des sources des ser­vices médicaux et de sécurité palestiniennes.

Dimanche soir, des soldats israé­liens ont encerclé une maison dans un quartier pales­tinien de Hébron, appelant les habi­tants à se rendre et tirant une roquette antichar contre la porte, selon des témoins. Deux per­sonnes ont été blessées, dont un enfant, et trois autres arrêtées. Par ailleurs, Israël a mené un raid aérien sur des sites qua­lifiés d’"activités ter­ro­ristes" et trois dépôts et « ate­liers d’armes » dans la bande de Gaza, à la suite du tir de deux roquettes vers le sud d’Israël, selon l’armée qui précise que les deux engins avaient été inter­ceptés par le système de défense anti-​​missile Iron Dome.

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir lundi et dis­cuter de nou­velles mesures contre le Hamas et ses diri­geants, selon les médias. Selon des com­men­ta­teurs israé­liens, Israël serait en train de tirer profit de ce déploiement sécu­ri­taire pour déman­teler la structure du Hamas en Cis­jor­danie. D’ailleurs, Israël n’a cessé de dénoncer l’alliance entre le Hamas et l’Organisation de libé­ration de la Palestine (OLP), dirigée par M. Abbas, depuis la signature de leur accord de récon­ci­liation le 23 avril, qui a donné nais­sance le 2 juin à un gou­ver­nement d’union soutenu par le Hamas mais composé de per­son­na­lités indépendantes.

« Au-​​delà des arres­ta­tions direc­tement liées à l’enquête sur l’enlèvement ou aux acti­vités du Hamas, le noyau dur de la direction poli­tique du Hamas (en Cis­jor­danie) a aussi été appré­hendé ainsi que plu­sieurs autres per­son­na­lités chargées de recons­truire les infra­struc­tures poli­tiques et sociales de l’organisation », analyse le cor­res­pondant mili­taire du Yediot Aha­ronot, Alex Fishman.

Eugénie Barbezat, l’Humanité,