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Droit au retour :

Les Palestiniens d’Europe interpellent la communauté internationale

Dimanche, 4 mai 2014 - 16h12

dimanche 4 mai 2014

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Près de trois mille Palestiniens, établis en Europe et des militants solidaires avec la cause palestinienne, ont tenu samedi un congrès à Aubervilliers (Seine-Seine-Denis) pour interpeller la communauté internationale sur les droits inaliénables du peuple palestinien notamment le droit des réfugiés au retour à leur terre, la Palestine.

Ce congrès, placé dans sa douzième édition sous le thème « La Palestine nous rassemble et le retour est notre destin », a permis aux participants de revenir sur la « Nakba », cette catastrophe qui a vu la création en 1948 de l’Etat d’Israël sur la terre de Palestine et l’expulsion pour cette seule année de plus de 800 000 Palestiniens de leurs terres, et de leurs foyers.

Environ 1,3 million de ces réfugiés vivent dans près de 60 camps de réfugiés situés dans les territoires occupés palestiniens, en Jordanie, au Liban et dans le camp de Yarmouk en Syrie où leur situation s’y est dramatiquement dégradée en raison du gave conflit armé dans lequel s’enlise ce pays.

Intervenant lors du congrès, l’ambassadeur de la Palestine à Paris Hael Al Fahoum a rafraîchi les mémoires en indiquant que de 1947 à 1949, plus de 726 000 palestiniens, chrétiens et musulmans, sont devenus réfugiés lorsqu’ils ont été expulsés ou lorsqu’ils été contraints de fuir les combats qui ont éclaté avant et après la proclamation de l’Etat Israël.

Un grand nombre d’entre eux ont fui, à la suite d’assauts militaires menés sur leurs villes et villages, alors que d’autres ont été expulsés de force par les milices juives, a-t-il dit. Durant la guerre de 1967, a-t-il ajouté, plus de 200 000 autres Palestiniens furent contraints de quitter leurs foyers en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza.

A la suite de cette guerre, les déplacements forcés de la population palestinienne hors des territoires occupés palestiniens se sont poursuivis. Ni les réfugiés de 1948, ni les personnes déplacées en 1967 n’ont été autorisés par Israël à retourner dans leurs maisons situées désormais, soit en Israël, soit dans les territoires occupés palestiniens, a affirmé l’ambassadeur de Palestine, soulignant que la question des réfugiés est une « question-pivot » du conflit israélo-palestinien et de l’équilibre régional et qui ne peut être réglée que sur la base de la résolution 194 de l’Onu.

Permettre aux réfugiés palestiniens de rentrer dans leurs foyers

Cette résolution stipule qu’il faut « permettre aux réfugiés palestiniens qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les Gouvernements ou autorités responsables « .

En marge du congrès, la présidente de la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient (CAPJPO) Mme Olivia Zemor a confié à l’APS que les organisateurs de ce rendez-vous palestinien « ont raison d’insister sur le droit au retour, car on n’en parle pas assez « , ajoutant qu’il n’y a pas suffisamment d’informations sur ce problème central du conflit israélo-arabe, comme si le temps s’était figé en 1948 ».

De son point de vue, il ne s’agit plus aujourd’hui d’évoquer simplement la résolution 194, mais faire circuler davantage d’informations à partir de plusieurs supports « pour dévoiler le sort des réfugiés palestiniens actuellement et nous amener à nous interroger sur leur situation dans l’exil ».

Après avoir qualifié de « succès » la tenue de ce congrès, elle s’est par ailleurs déclarée « agréablement surprise et contente » de voir que c’est la première fois, après 12 congrès que l’appel des Palestiniens au boycott des produits israéliens à travers la campagne BDS (Boycott. Désinvestissement. Sanctions) est clairement exprimé et que la revendication est affichée sur les murs de la salle du congrès.

Olivia Zemor a dans ce contexte considéré que la campagne BDS est « le moyen de lutte non violent qui nous parait le plus pertinent pour se battre contre l’injustice infligée aux Palestiniens spoliés de leurs droits légitimes ».

Le boycott des produits israélien un outil efficace contre la l’arrogance israélienne

« A partir du moment où 21 ans de négociations ont échoué et permis au fur et à mesure à Israël de voler toujours plus de terres palestinienne, à partir du moment où la lutte armée, vu la disproportion des forces ne peut pas donner de résultat, lorsqu’on voit aussi que nos gouvernement (français et européens), ne prennent pas de sanctions contre l’arrogance d’Israël, on se dit, il nous reste un outil », a observé Olivia Zemor.

Cet outil, a-t-elle dit, qui a été efficace aussi bien en Afrique du Sud de l’apartheid, que dans la lutte des droits civiques contre la ségrégation des noirs aux Etats Unis, c’est le boycott est qui est aujourd’hui réclamé par 171 organisations de la société civile palestiniennes. « C’est associations ont lancé cet appel en 2005.

Un an après que la Cour de justice internationale (CJI) ait décrété le démantèlement du mur de séparation et l’arrêt des constructions des colonies de peuplement et qu’aucun gouvernement européen n’en ait tenu compte ».

« Il a fallu malheureusement les massacres de l’agression +Plomb durci+, menée par Israël contre Ghaza, se soldant par 1400 morts pour que le boycott prenne de l’ampleur et se développe « , a-t-elle dit.

Ancienne journaliste, Olivia Zemor, est une infatigable militante des droits des Palestiniens. Cette pasionaria, détenue en 2010 en Israël, a plusieurs fois été traduite en justice avec d’autres militants de l’association qu’elle préside, pour incitation au boycott des produits en provenance israélienne, lors de rassemblements pacifiques.

Des plaintes formulées en 2010 ont encouragés l’Etat français à la poursuivre avec d’autres militants et malgré une relaxe prononcée par le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le 3 mai 2012, l’Etat Français avait décidé de faire appel.