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Raté : Israël ne voulait pas être celui qui quitterait la table de la négociation : défaite diplomatique (ndlr)

Israël / Palestine : l’Etat hébreu suspend les négociations de paix avec les Palestiniens

Vendredi, 25 avril 2014 - 6h58 AM

vendredi 25 avril 2014

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Le HuffPost avec AFP | Publication : 24/04/2014 18h54 CEST

INTERNATIONAL - Israël a décidé, jeudi 24 avril, de suspendre les négociations de paix avec les Palestiniens, à la suite de l’accord de réconciliation inter-palestinien, selon une source officielle.

Un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu précise que « le cabinet a décidé à l’unanimité que le gouvernement israélien ne négociera pas avec un gouvernement palestinien s’appuyant sur le Hamas, une organisation terroriste qui appelle à la destruction d’Israël ».

Les négociations dans l’impasse

« En outre, Israël va prendre un certain nombre de mesures en réponse aux gestes unilatéraux » des Palestiniens, ajoute le communiqué, publié à l’issue d’une réunion de cinq heures du cabinet de sécurité, qui comporte les plus importants ministres. Il n’a pas donné de précisions dans l’immédiat sur ces « mesures ».

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, bête noire d’Israël qui le considère comme une organisation terroriste, a signé mercredi à Gaza un nouvel accord de réconciliation avec l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) du président Mahmoud Abbas qui prévoit la formation d’un gouvernement de « consensus national » et la tenue d’élections à la fin de l’année.

Cet accord a été signé au moment où les négociations de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas sont dans l’impasse, aucun résultat tangible n’ayant été enregistré depuis leur reprise en juillet 2013 sous l’égide des Etats-Unis. Une énième rencontre entre négociateurs israéliens et palestiniens mardi 22 avril à Jérusalem, en présence du médiateur américain Martin Indyk, n’a débouché sur aucun progrès.

Multiplication des gestes d’hostilité

Israéliens et Palestiniens multiplient les gestes d’hostilité depuis qu’Israël a refusé de libérer comme prévu le 29 mars un dernier contingent de prisonniers, en réclamant une prolongation des négociations de paix au-delà de l’échéance prévue du 29 avril. « Au lieu de choisir la paix, Abou Mazen (le surnom de Mahmoud Abbas) a conclu un pacte avec une organisation terroriste meurtrière », accuse le communiqué israélien. « Quiconque choisit la terreur du Hamas ne veut pas la paix ».

Le Hamas est également considéré comme une « organisation terroriste » par les Etats-Unis et l’Union européenne. « On ne saurait parvenir à la paix sans la réconciliation d’abord. La réconciliation est une priorité nationale palestinienne », avait rétorqué de son côté le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, selon lequel, « clairement, les Israéliens ne veulent pas faire avancer le processus de paix ».

Le président Abbas s’était quant à lui déclaré disposé à prolonger les discussions mais à condition qu’Israël relâche les prisonniers, gèle la colonisation et accepte de discuter de la délimitation des frontières du futur Etat palestinien. Le gouvernement israélien a rejeté ces demandes.

Les Palestiniens vont étudier « toutes les options »

La direction palestinienne va étudier « toutes les options » pour répondre à la décision d’Israël de suspendre les négociations de paix et de la sanctionner, a déclaré à l’AFP Saëb Erakat. « La priorité maintenant pour les Palestiniens est la réconciliation et l’unité nationale », a-t-il ajouté. Les instances dirigeantes de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a signé mercredi à Gaza un accord de réconciliation avec le mouvement islamiste Hamas, doivent se réunir samedi et dimanche à Ramallah (Cisjordanie), sous l’autorité du président Mahmoud Abbas pour discuter de la crise du processus de paix et du rapprochement inter-palestinien.

Parmi les options possibles, la direction palestinienne pourrait choisir d’adhérer à de nouveaux traités et organisations internationales. Le gouvernement israélien applique déjà des sanctions contre l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, ayant gelé le transfert des taxes qu’il perçoit pour son compte en représailles aux récentes demandes d’adhésion de l’Etat de Palestine à 15 traités et conventions internationaux.

« Israël n’est pas un pays donateur qui peut priver (les Palestiniens) d’argent. Cet argent nous appartient. La décision de bloquer des fonds palestiniens est du vol et de la piraterie que la communauté internationale doit stopper », a dit Saëb Erakat.

Abbas parle aux Américains

Mahmoud Abbas a commencé jeudi ses consultations pour former le « cabinet de consensus » qu’il dirigera et qui sera composé de personnalités indépendantes. Il a reçu l’émissaire américain Martin Indyk dont le pays a exprimé sa « déception » après l’accord de réconciliation et a eu une conversation téléphonique avec le secrétaire d’Etat John Kerry, sponsor du processus de paix, selon des sources palestiniennes.

Le département d’Etat a averti que la réconciliation palestinienne aurait « évidemment des implications » sur l’aide américaine. A l’étranger, la Turquie et la Tunisie ont salué l’accord de réconciliation inter-palestinien, alors que le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a affirmé le soutien de son organisation à M. Abbas face « aux pressions israéliennes ».

Mahmoud Abbas avait expliqué mercredi que les négociations avec Israël et la réconciliation palestinienne n’étaient pas incompatibles, réitérant l’engagement des Palestiniens en faveur de la paix sur la base du droit international. Selon Jibril Rajoub, un proche d’Abbas, le « cabinet de consensus proclamera de façon claire et nette qu’il accepte les conditions du Quartette » (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU). Ce dernier exige du Hamas qu’il reconnaisse Israël et renonce à la lutte armée.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a de son côté exhorté les dirigeants israéliens et palestiniens à faire des compromis.
« Il existe toujours une possibilité d’avancer, mais les dirigeants doivent pour cela faire des compromis... S’ils ne souhaitent pas faire les compromis nécessaires, cela va devenir très difficile », a souligné le chef de la diplomatie américaine devant des journalistes.