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De plus en plus près de la frontière est de la Syrie (ndlr)

Irak : intenses combats dans l’ouest, inquiétudes sur le plan humanitaire

Vendredi, 10 janvier 2014 - 7h29 AM

vendredi 10 janvier 2014

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D’intenses combats ont opposé jeudi les forces de sécurité irakiennes à des insurgés dans la province sunnite d’Al-Anbar, dans l’ouest du pays, où les violences ont poussé des milliers de familles à la fuite ces derniers jours.

Des violences ont également frappé la capitale, où un attentat suicide visant des recrues de l’armée a fait 23 morts et 30 blessés, selon des sources médicales.

Les affrontements à Anbar ont suscité la vive inquiétude de l’ONU et d’organisations internationales, tandis que Washington pressait le Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite, de se réconcilier avec les tribus sunnites, dont certaines combattent au côté des jihadistes.
« Une importante force a attaqué la nuit dernière un repaire d’Al-Qaïda dans la région d’Al-Boubali et depuis ce matin, de violents combats opposent l’armée soutenue par des chars aux jihadistes », a annoncé jeudi à l’AFP un officier de police.

Des chars et des hélicoptères ont détruit une école et plusieurs maisons depuis lesquelles des insurgés tiraient et les combats ont cessé, a ajouté plus tard l’officier.

Al-Boulali est située entre Fallouja, contrôlée depuis quelques jours par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda) et des tribus hostiles au gouvernement, et Ramadi, dont plusieurs quartiers sont entre les mains des jihadistes.

Selon le Croissant Rouge irakien, les combats à Fallouja, à 60 km à l’ouest de Bagdad, ont poussé à l’exode plus de 13.000 familles qui se sont réfugiées en particulier dans la province de Kerbala plus au sud, ou dans des régions kurdes dans le nord.

Les violences, déclenchées le 30 décembre avec le démantèlement à Ramadi d’un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux, ont fait plus de 250 morts, selon un décompte de l’AFP basé sur des sources médicales et officielles.

Human Rights Watch (HRW) a dénoncé l’utilisation par tous les belligérants de « méthodes illégales » dans les combats ayant « provoqué des victimes civiles et des dégâts importants ».

Dans un communiqué, l’ONG accuse l’armée d’avoir tiré au mortier sans discernement sur des quartiers civils, et les insurgés d’avoir lancé des attaques à partir de zones civiles.
HRW se fait aussi l’écho des inquiétudes de l’ONU et d’autres organisations selon lesquelles le bouclage par le gouvernement de Fallouja et Ramadi a limité l’approvisionnement des habitants en nourriture, en eau et en carburant.

Signe de la pression croissante que font peser les Etats-Unis sur le gouvernement irakien, le vice-président américain Joe Biden a appelé mercredi M. Maliki pour la deuxième fois de la semaine.

Selon un communiqué de la Maison Blanche, M. Biden a exhorté le Premier ministre irakien à « poursuivre les efforts du gouvernement pour aller vers les dirigeants nationaux, tribaux et locaux » irakiens.

Le porte-parole de la présidence américaine Jay Carney a indiqué que Washington avait appelé M. Maliki à la fois à oeuvrer à une réconciliation politique et à mener des opérations militaires pour chasser Al-Qaïda de Fallouja et de Ramadi.

M. Maliki avait appelé en début de semaine les tribus lourdement armées d’Al-Anbar à chasser elles-mêmes les combattants de l’EIIL pour éviter une offensive d’envergure contre Fallouja.

Avec la montée en puissance des jihadistes et leur volonté affichée de conquérir des territoires, M. Maliki fait face au plus grand défi de son mandat en huit ans de pouvoir, et ce à trois mois des élections.
Une attaque contre Fallouja risque d’aggraver les tensions entre la minorité sunnite et le gouvernement, et constitue un défi de taille pour les forces gouvernementales qui n’ont encore jamais mené une opération de cette ampleur depuis le départ des derniers soldats américains il y a deux ans.

Le Pentagone a annoncé lundi un accélération des livraisons de missiles et de drones de surveillance à l’Irak, mais le secrétaire d’Etat John Kerry avait déjà réaffirmé que Washington ne renverrait pas de troupes dans le pays.

Les élections d’avril vont se dérouler dans un climat de violences sans précédent —le nombre de victimes étant remonté en 2013 à son plus haut depuis 5 ans— alimentées par des accusations contre M. Maliki, d’accaparer le pouvoir et de marginaliser les sunnites.

ASSAWRA avec les agences de presse