« Israël, un nouveau ghetto »

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Par : Christine Abdelkrim-Delanne
Publié le : 6/01/14

La « grande démocratie israélienne », comme aime à se présenter le régime israélien d’extrême droite, est confronté au plus grand défi auquel elle n’aurait jamais pensé à faire face : les migrants africains.

Manifestations d’immigrés africains à Tel-Aviv

Les purs et durs d’Israël soutenus par une population majoritairement raciste et fanatique avaient déjà du mal à gérer le problème né de l’arrivée des « Falachas », terme péjoratif pour désigner les juifs éthiopiens qui préfèrent s’appeler eux-mêmes Beta Israël, la « famille d’Israël ». Ceux-ci, reconnus par le gouvernement israélien en 1975, ont eu droit à la « loi du retour ». Ils sont environ 110 000 actuellement à vivre et travailler en Israël. Mais aujourd’hui, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’immigrés clandestins - environ 60 000 - venus en majorité d’Erythrée et du Soudan via le Sinaï, qui manifestent contre la loi du 10 décembre autorisant le placement en rétention sans procès jusqu’à un an, et pour leur régularisation. Beaucoup travaillent dans la restauration et l’hôtellerie. Dans le cadre de la nouvelle loi, un centre a été ouvert dans le sud d’Israël, en plein désert, pour contenir à terme 11 000 immigrés. Il a d’ailleurs été nommé Holot qui veut dire sable en hébreu. Israël a également achevé, en 2013, la construction d’une clôture électronique le long des 230km de frontière avec l’Égypte. Mur anti-Palestiniens, clôture anti-Africains, jusqu’à quand Israël pense-t-il pouvoir se préserver du monde extérieur ? Par ces constructions qui alimentent sa paranoïa, le régime d’extrême droite n’est-il pas plutôt en train de se transformer lui-même en ghetto ?