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De Michael Warschawski

Le Martyr de Gaza

Mardi, 31 décembre 2013 - 18h04

mardi 31 décembre 2013

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Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !

Nous voudrions, a l’occasion de ce cinquième anniversaire de l’agression meurtrière de Gaza par l’armée israélienne, pouvoir reprendre ces mots du Général de Gaulle a la libération de Paris, en 1944.
Malheureusement, Gaza n’est pas libérée, loin de la. C’est plutôt :
« Gaza, Gaza outragée, Gaza martyrisée, Gaza encerclée ». Et surtout « Gaza oubliée ». Oubliée des média, oubliée de la communauté internationale, oubliée parfois même des militants.

Il y a cinq ans l’armée israélienne attaquait de tous les cotés la Bande de Gaza, par la mer, l’air et la terre, provoquant des milliers de victimes civiles et la destruction de quartiers entiers. Incontestablement, un crime de guerre caractérisé dont les responsables, politiques et militaires, devront un jour rendre des comptes.

Mais bien avant l’attaque criminelle d’il y a cinq ans, la Bande de Gaza et son million et demi d’habitants étaient soumis a un siège qui enfermait un million et demi d’habitants que seul une « aide humanitaire » limitée, imposée par la communauté internationale, empêchait de mourir de faim.

Le pretexte des autorités israéliennes était, a l’époque, la détention du soldat Gilad Shalit, retenu comme prisonnier de guerre par un commando du Hamas. Depuis, Gilad Shalit a ete libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers. Pourtant le siège se poursuit, avec comme objectif cette fois de mettre a bas le gouvernement élu. Sans effet.

Que dire encore sur le martyr de Gaza qui n’a pas déjà été dit et montré sur les écrans de télévision du monde entier ? Ce qui par contre est méconnu ou négligé c’est la gigantesque capacité de résistance et de résilience des Gazaouis ; ce qui mérite notre admiration, c’est leur capacité a sauvegarder leur humanité et a maintenir a tout prix une vie aussi normale que possible, malgré le siège et les attaques quotidiennes de l’armée israélienne.

Je me suis beaucoup intéressé à la vie quotidienne dans les ghettos juifs de l’époque nazie. Sans faire de mauvaises et fausses comparaisons, je ne peux pas ne pas penser a la vitalité de ces ghettos ou, malgré la famine, les épidémies, la promiscuité et les transports quotidiens vers les camps d’extermination, la vie continuait, comme a si bien témoigné Stanislaw Tomciewitz dans l’Adolescence volée.

Pour ce cinquième anniversaire de « Plomb Durci », je pense à la résistance des Gazaouis plus qu’a leur souffrance. Il y a quelques semaines je rencontrais, en France, un de ces résistants, Ziad Medoukh : un enseignant, un poète, un militant. Il a forcé mon admiration. Laissons lui le dernier mot : « Cinq ans après, Gaza la blessée, Gaza la martyre, et Gaza la meurtrie existe, persiste, et résiste, elle continue de souffrir, elle est toujours sous blocus, elle subit les bombardements et les raids israéliens, Gaza est toujours et plus que jamais une prison à ciel ouvert.
Mais la vie continue, ses habitants s’adaptent et montrent une patience extraordinaire devant le silence complice d’une communauté internationale impuissante qui n’arrive pas à mettre fin à cette agression israélienne et n’ose pas dénoncer les différentes mesures israéliennes illégales, en particulier le blocus inhumain contre Gaza.
Les Gazaouis attendent toujours, ils n’ont pas d’autre choix que d’attendre, ils attendent avec un courage à toute épreuve, une sérénité exemplaire et une volonté remarquable. Mais surtout avec un message simple et clair : « Non, nous n’oublierons pas », et une seule question : Jusqu’à quand l’impunité d’Israël ?

En attendant, ils tiennent bon, persistent, patientent, résistent, mais surtout, ils continuent d’espérer en un lendemain meilleur, un lendemain de liberté, de paix, mais, avant tout et surtout, en un lendemain de justice. »