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Source : L’Orient - Le Jour

« L’avertissement à Israël est devenu encore plus brutal après la mort de Mandela »

Mardi, 17 décembre 2013 - 6h52 AM

mardi 17 décembre 2013

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Les récents succès de la campagne de boycott des colonies en territoire palestinien stimulent les appels à des sanctions contre Israël similaires à celles qui ont précipité la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, selon des analystes et des militants.

Un éditorialiste du quotidien israélien Haaretz égrène cette semaine avec inquiétude les toutes dernières initiatives contre la colonisation. « La compagnie d’eau néerlandaise Vitens a coupé ses liens avec son partenaire israélien Mekorot, la plus grande Église protestante du Canada a décidé de boycotter trois entreprises israéliennes, le gouvernement roumain a refusé d’envoyer davantage d’ouvriers du bâtiment et l’Association d’études américaines vote sur la rupture des relations avec les universités israéliennes », énumère-t-il.

Cette avalanche se produit quelques mois à peine après l’adoption de « lignes directrices » de l’Union européenne (UE) excluant de sa coopération les institutions et entreprises israéliennes ayant des activités dans les territoires occupés. « L’avertissement est devenu encore plus clair et plus brutal après la mort de Nelson Mandela », qui a réveillé la mémoire « de la collaboration d’Israël avec le régime d’apartheid et fourni de précieuses munitions à ceux qui voudraient les mettre sur le même plan », souligne le commentateur. « L’analogie pourrait alimenter la conviction qu’Israël aujourd’hui peut être mis à genoux de la même manière que l’Afrique du Sud hier », prévient-il.
Dans un communiqué, une porte-parole du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), Rafeef Ziadah, s’est félicitée que « l’Union européenne et ses États membres commencent enfin à remédier à certains aspects de leur complicité avec le système israélien de colonisation, d’occupation et d’apartheid du peuple palestinien ».

Elle réagissait à la publication le 3 décembre sur un site gouvernemental britannique d’une notification aux investisseurs que « les citoyens et entreprises de l’UE doivent être conscients des conséquences potentielles sur leur réputation d’une implication dans les activités économiques et financières des colonies ainsi que des possibles violations de droits individuels ».

« Air de famille »

Si les plus farouches critiques d’Israël n’assimilent pas la situation dans les territoires occupés à l’apartheid, ils recensent bien des points communs, en particulier en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, où Israéliens et Palestiniens ne bénéficient pas des mêmes droits. « Malgré les différences évidentes entre l’Afrique du Sud de l’apartheid et le régime pyramidal d’oppression israélien, il y a de nombreux airs de famille.

La domination d’Israël sur les Palestiniens constitue une occupation, une colonisation et un apartheid », déclare Omar Barghouti, membre fondateur du BDS dans les territoires palestiniens.

« Indépendamment de la définition du régime d’oppression israélien, une des principales leçons que nous avons tirées de Mandela et de nos camarades sud-africains est que la résistance interne doit s’accompagner d’une solidarité internationale continue, en particulier sous la forme d’un mouvement BDS, pour isoler l’État oppressif et le forcer à respecter ses obligations », explique M. Barghouti.
Selon des sources politiques israéliennes citées vendredi par le quotidien Maariv, l’UE se prépare à imposer au printemps un étiquetage distinctif des produits des colonies exportés en Europe. Le représentant de l’UE pour le processus de paix Andreas Reinicke a indiqué récemment que cette revendication était désormais soutenue par la majorité des 27, contre seulement deux il y a deux ans, et continuerait à gagner du terrain en cas d’échec des négociations de paix.

Un autre analyste de Haaretz considère que l’absence remarquée des dirigeants israéliens aux funérailles de Mandela « n’était pas un accident », jugeant inconcevable de « laisser Israël non représenté au sommet moral mondial ». « Le danger qui menace Israël est la perte de légitimité ». « Pour survivre dans un Moyen-Orient difficile, nous avons besoin du soutien de l’Occident et par conséquent nous devons faire partie complètement de l’Occident », conclut-il.

L’isolement croissant d’Israël préoccupe aussi son principal allié, les États-Unis. Le vice-président américain Joe Biden a affirmé le 10 décembre n’avoir « jamais vu en 40 ans un tel effort de délégitimation d’Israël », le qualifiant de « plus grave menace à la sécurité et à la viabilité d’Israël ».

(Source : AFP)
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