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Au contraire de la plupart de leurs gouvernements

Les peuples arabes commencent à réagir

dimanche 16 juillet 2006

La résistance à la barbarie sioniste : la seule alternative possible
Rim al-Khatib

Les déclarations arrogantes des dirigeants sionistes ne laissent aucun doute sur les motivations de leurs attaques folles sur le Liban, et quelques jours avant, sur la bande de Gaza : les dirigeants sionistes veulent détruire tout ce qui affirme s’opposer à l’état de barbarie qu’ils veulent imposer à toute la région, sinon au monde entier. Parmi ces déclarations : « Ce n’est pas Hezbollah qui définit les règles du jeu, mais nous » a prétendu un général de l’armée sioniste. Le ministre de la guerre appelle au meurtre de Sayyid Nasrallah, comme il avait appelé au meurtre de Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, il y a quelque temps. D’autres responsables officiels justifient leurs agressions disant qu’Israël veut éradiquer le « terrorisme », signifiant la résistance.

Israël ne peut concevoir que les Etats arabes, ou plutôt les peuples arabes, prennent leur destin en main. Il ne peut concevoir une voix opposée à lui, surtout que les Etats arabes, dominés par des régimes à la solde des Etats-Unis, lui ont tout lâché : leur dignité, leur économie, leur souveraineté, leurs médias, entre autres choses. Les régimes arabes, dans leur ensemble, ne contrôlent plus rien de leur pays. C’est ainsi que le souhaite Israël, et son principal allié, les Etats-Unis.

Au Liban, comme dans la bande de Gaza, en Palestine, le scénario israélien est le même : prétextant la capture de soldats israéliens, capturés par la résistance pour les échanger contre les otages palestiniens et arabes détenus dans les prisons israéliennes, l’armée israélienne se met en mouvement et détruit toute une région, tout un pays : les infrastructures (pour empêcher les résistants de transporter les soldats capturés, soi-disant, à Damas ou à Téhéran), le refus net de négocier l’échange des prisonniers, indiquant par là que la question des soldats capturés est secondaire par rapport à ses objectifs, qui sont en premier lieu, détruire la résistance ou l’éloigner des « frontières » de l’Etat d’Israël.

A Gaza, le gouvernement palestinien est la cible, puisqu’il est formé par le mouvement Hamas. Israël prend en otage des membres du gouvernement et du conseil législatif. Il détruit les sièges du premier ministre, du ministre de l’intérieur et du ministre des affaires étrangères. Il prétend vouloir modifier la situation intérieure palestinienne, afin qu’elle soit propice à ses visées. Au Liban, le Hezbollah fait partie du gouvernement sans être majoritaire. Mais Israël accuse le gouvernement libanais et même les Libanais qui soutiennent le Hezbollah. Il prétend de plus vouloir modifier la situation politique dans ce pays, pour faire plier le régime libanais et l’aligner sur les visées américano-sionistes dans la région.

En Palestine, l’Etat sioniste prétend vouloir isoler la résistance, en diffusant des messages invitant la population palestinienne à s’éloigner des résistants, ou à s’éloigner d’une zone en vue de la « nettoyer » ethniquement, comme le reste de la Palestine. Au Liban, l’armée lance des feuilles où elle invite la population à ne pas s’approcher des lieux de la résistance.

En Palestine, l’occupant a encerclé et instauré un blocus total sur la bande de Gaza, soutenu par les puissances internationales. Ce blocus a même précédé les bombardements récents, suscitant une crise économique et humanitaire terrible. Au Liban, l’attaque militaire a immédiatement encerclé et instauré un blocus sur le Liban. Les villages isolés dans le sud commencent à ressentir la crise humanitaire : pas d’hôpitaux, pas de moyens pour transporter les blessés, dégager les morts de sous les décombres, manque de plus en plus de provisions. Il s’agit, pour Israël, de punir les peuples qui réclament la liberté.

D’une côté, l’Etat de la terreur et de la barbarie, de l’autre, des peuples résistants qui ont l’expérience, dans leur chair, de ce que représente cet Etat et qui ont décidé, coûte que coûte, de rester debout et de faire partie de l’humanité.

En Palestine et au Liban, l’Etat barbare commet des massacres. Dans la bande de Gaza, les massacres se succèdent, et des familles entières sont décimées. Au Liban, le massacre de civils et notamment celui de Marwahin, dont la population avait demandé le secours des forces françaises de la FINUL, sans succès, ne peut que dévoiler encore plus les visées sionistes, en Palestine et au Liban : vider la terre pour en faire des zones sous contrôle israélien.

Malgré les différentes pressions, la résistance se poursuit. La Palestine, comme le Liban, a dû subir la pression des Etats-Unis et de l’Union européenne, de l’ONU et des régimes arabes inféodés aux Etats-Unis, pour relâcher le soldat capturé, faisant croire que le problème résidait dans ce soldat. Aujourd’hui, le Liban subit les mêmes pressions, ou presque : les Etats-Unis, l’Union européenne, l’ONU et les régimes arabes inféodés réclament du Hezbollah la libération des deux soldats, faisant croire là aussi qu’il s’agit des deux soldats, tout en assistant à la destruction de deux régions arabes, la bande de Gaza et le Liban.

Aujourd’hui, les pressions s’exercent contre le Hezbollah comme hier elles se sont exercées et continuent à s’exercer contre le Hamas. Pour le Hamas, il fallait, soi-disant, reconnaître Israël. Un pouvoir à double tête bloque l’action du gouvernement, une tête ayant choisi la voie de la « négociation ». Puis, après la signature par le Hamas du document de l’entente nationale, où certains ont voulu voir une reconnaissance indirecte de l’Etat sioniste (on se demande pourquoi, d’ailleurs), les pressions s’exercent sur la résistance en Palestine pour réclamer la fin de la résistance, tout simplement. Pour l’amadouer, les puissances occidentales alliées de l’Etat sioniste mettent en avant des plans fantômatiques, irréalisables, qui n’existent que par leurs noms, pour donner du temps à Israël de poursuivre sa colonisation et judaïsation de la terre palestinienne. Les pressions, ces jours-ci, semblent même plus fortes contre le Hezbollah : outre les pressions militaires sionistes, les
Etats-Unis et ses alliés européens, et soutenus par l’ONU, demandent non seulement la libération des soldats, mais le désarmement du Hezbollah, soit la fin de la résistance et reprennent à leur compte la demande sioniste : la création d’une zone de sécurité, encore une, à l’intérieure des terres libanaises, alors qu’une partie du Liban est toujours occupée et que les prisonniers libanais sont toujours détenus par cet Etat.

Les dirigeants sionistes imposent des lignes vertes ou bleues et parce que les Etats arabes inféodés et les puissances occidentales ou orientales les ont acceptées, ils s’imaginent que les peuples les ont acceptées et intégrées.

Affirmant leur refus de ces lignes vertes et bleues de l’Etat sioniste, qui sont soit des lignes fictives tracées par les vainqueurs de guerres injustes (ligne verte), soit des lignes imposées par les forces internationales pour empêcher de poursuivre la libération (ligne bleue), les peuples résistent en faisant fi de ces lignes. De Sederot (village palestinien Najd, entièrement effacé de la carte en 48) à Safad (ville palestinienne entièrement vidée de sa population palestinienne, réfugiée à Nazareth, en Syrie et au Liban), du sud au nord de la Palestine occupée en 48, les colonies, les agglomérations et les espaces israéliens sont devenues des cibles des résistances des peuples arabes de Palestine et du Liban.

La voix de la résistance arabe et islamique, de Palestine et du Liban, qui s’exprime actuellement en refusant la domination israélo-américaine, porte l’espoir pour un avenir où les peuples arabes peuvent enfin maîtriser leur vie, leur éducation, leur travail, leur économie, etc...

Les peuples arabes l’ont compris, mais aussi les peuples musulmans. De Nouackchott, à Khartoum, à Téhéran, Baghdad, Ankara ou Amman, dans les rues du Caire comme dans les rues de Amman, les peuples arabes et musulmans sont en train de relever la tête, affirmant leur solidarité et soutien aux résistances et à la résistance, tout court, clamant leur espoir dans la victoire de la résistance et fustigeant leurs gouvernements passifs, sinon complices, de la barbarie sioniste.