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Les oubliés « temporaires » (ndlr)

Bahreïn : l’oublié des « printemps arabes »

Vendredi, 6 septembre 2013 - 7h36 AM

vendredi 6 septembre 2013

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Par Yassine Khiri, publié le 05/09/2013 à 16:15

L’été 2013 a été riche en événements dans le monde arabe. A Barheïn, le mouvement de contestation continue depuis les manifestations monstre de 2011.
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A Bahreïn, le mouvement de contestation maintient la pression.

Reuters

En 2011, à Bahreïn, une foule monstre, inspirée par les révolutions tunisienne et égyptienne, envahissaient la capitale, Manama, et sa place de la Perle. Plus de deux ans et demi après, les manifestants n’ont rien lâché.

Même si la lassitude commence à gagner une opposition qui se heurte à des autorités inflexibles, le mouvement maintient la pression. Mercredi 14 août, la police a empêché l’organisation d’une manifestation d’opposition chiite baptisée « Tamarrod » -inspirée du mouvement égyptien- devant l’ambassade des Etats-Unis.

En majorité chiites, les manifestants réclament une égalité de traitement pout tous les citoyens. Les chiites, qui composent 75% de la population de ce royaume d’1,3 million d’habitants, s’estiment discriminés par la monarchie des Al-Khalifa sunnites, dans l’accès aux postes de fonctionnaires et oubliés des programmes sociaux.

« La main de l’Iran »
La violente répression de l’opposition continue dans le silence. Elle s’est intensifiée en 2013. Le pouvoir a durci son appareil législatif en juillet en alourdissant les peines pour les auteurs d’actes terroristes, pouvant aller jusqu’à la déchéance de nationalité. « Assez floue, la notion de terroriste permet au régime d’englober tout ce qu’il souhaite », prévient Marc Valéri, maître de conférences à l’université Exeter, en Grande-Bretagne, et spécialiste des transformations politiques à Bahreïn.

Pour légitimer la répression, le pouvoir n’a cessé de brandir la menace iranienne, accusée d’être le chef d’orchestre de la manifestation. « Certes, on ne peut pas nier qu’il y ait des liens religieux entre chiites bahreïnis et iraniens, explique Marc Valéri. Mais voir dans ces relations une menace quelconque est une construction du régime. » Jouer sur la division confessionnelle sert les intérêts du royaume. D’une part, « une partie de la minorité sunnite, autrefois sympathisante, risque de se détourner de la protestation », poursuit le spécialiste. Surtout, ajoute-t-il, la menace iranienne permet « d’alerter les pays sunnites du Golfe, Arabie Saoudite en tête, sur le risque d’une possible infiltration chiite près de leur territoire. »

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