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Vulnérables tentacules de la pieuvre terrée dans son antre (ndlr)

Les drones, arme de choix contre al Qaïda, secondaires en Syrie

Jeudi, 5 septembre 2013 - 6h11 AM

jeudi 5 septembre 2013

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05/09 | 01:49

Les drones, arme de prédilection des Etats-Unis dans leur combat contre al Qaïda, ne devraient pas figurer au premier rang des armes qui seront utilisées en Syrie si Washington devait mettre à exécution son projet de sanctionner Damas pour avoir utilisé des armes chimiques contre son peuple.

Les drones, utilisés en frappes ciblées au Pakistan ou au Yémen contre des membres présumés d’Al Qaïda, ne sont pas conçus pour des combats aériens et seraient vulnérables à la défense antiaérienne et aux radars syriens, d’autant plus qu’ils sont beaucoup plus lents que les avions de guerre traditionnels.

Les drones sont également utilisés pour protéger les militaires américains en Irak et Afghanistan, c’est-à-dire dans des pays dont l’espace aérien n’est pas protégé.

En outre, les missiles Hellfire qui équipent en général ces avions sans pilote, n’ont pas la puissance de feu des missiles de croisière qui seront vraisemblablement utilisés dans le cadre des frappes limitées souhaitées par Barack Obama contre les forces du président syrien Bachar al Assad.

Les frappes de drones au Pakistan et au Yémen ont considérablement augmenté sous la présidence de Barack Obama, à tel point que ces engins sans pilote sont devenus une partie clé de la lutte contre al Qaïda. Les Etats-Unis les utilisent aussi en Somalie, en Libye et en Irak et ont été autorisés cette année à en stationner au Niger.
Mais la configuration des opérations en Syrie ne se prête pas à l’utilisation de drones, du moins pas dans un premier temps.
« Quand on ne contrôle pas l’espace aérien, ils sont lents, bruyants et très faciles à abattre. Ils ne sont vraiment pas si utiles quand il s’agit d’Etats comme la Syrie », commente Audrey Kurth Cronin, professeur à l’Université George Mason.

Les missiles de croisière Tomahawk ont des bombes deux fois plus puissantes que celles des missiles Hellfire des drones. En outre, leur vitesse est proche de celle du son, ce qui les rend beaucoup moins vulnérables à la défense antiaérienne.

Les Etats-Unis disposent de quatre frégates en Méditerranée orientale qui peuvent être équipées de Tomahawk dont la portée est d’environ 1.610 km.

DRONES ESPIONS

Dans le cas où la défense aérienne syrienne serait touchée par des frappes américaines, les drones pourraient être utilisés pour des missions de surveillance et éventuellement pour des frappes ciblées.
L’avantage des drones est qu’ils peuvent être actionnés à distance et notamment à partir de bases aux Etats-Unis, ce qui limite, voire supprime, le risque pour les personnels qui les guident.

Toutefois, les faire entrer en action à un stade ultérieur pourrait être le signal d’un engagement plus long que celui de quelques semaines que Barack Obama vise en Syrie, soulignent les analystes.

L’armée de l’air américaine actionne aussi des appareils pilotés à distance à partir de la base aérienne d’Incirlik en Turquie mais les autorités américaines ne se sont pas exprimées sur leur mission.
Ils ont été utilisés par le passé pour des missions de surveillance le long de la frontière syro-turque, mais ils ne sont pas forcément utilisés en ce moment en survol de l’espace aérien syrien.

Les Etats-Unis ont aussi des drones espions RQ-170 Sentinel, dont la forme leur permet d’éviter les radars, mais leurs défauts sont apparus au grand jour en 2011 quand un de ces appareils s’est écrasé en Iran. Téhéran affirme qu’elle a pris le contrôle de l’avion et qu’elle l’a forcé à s’écraser, ce que les autorités américaines démentent.

« Nous pensons aux drones comme substitut de bombardier furtif ou quelque chose de ce genre. Or, ils ne le sont pas du tout », explique Daniel Byman, spécialiste de la sécurité à la Brookings Institution.
Toutefois, l’efficacité de la défense antiaérienne syrienne pourrait avoir été exagérée.

Reuters