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Terrorisme au pilori (ndlr)

Ban Ki-Moon épingle les tirs de drones

Mercredi, 14 août 2013 - 18h15

mercredi 14 août 2013

Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a critiqué hier le recours tous azimuts aux drones armés, devant un parterre de militaires au Pakistan, pays le plus bombardé avec le Yémen par les avions sans pilote américains. « Laissez-moi être clair.

Le seul objectif de ces nouveaux outils, comme les avions sans pilote et sans arme, est de (collecter) de l’information. Ce sont essentiellement des caméras volantes », a déclaré M.Ban au premier jour de sa visite au Pakistan. « L’usage des drones armés, comme celui de toute autre arme, devrait être soumis au droit international, incluant le droit humanitaire international. C’est là une position très claire des Nations unies. Tous les efforts devraient être mis en oeuvre pour empêcher les erreurs et les victimes civiles », a-t-il ajouté, avant d’être applaudi par les hauts gradés réunis à l’Université nationale pour les sciences et les technologies, à Islamabad.

Les Etats-Unis multiplient depuis 2004 les tirs de drones dans les zones tribales semi-autonomes du nord-ouest du Pakistan, région à la lisière de l’Afghanistan qui sert de sanctuaire aux taliban et à d’autres groupes islamistes armés comme Al Qaîda. Ces tirs, qui se sont intensifiés à partir de 2008, sont considérés par Washington comme une arme clé pour neutraliser ses ennemis islamistes reclus dans les zones tribales pakistanaises réputées impénétrables. Depuis août 2008, près de 300 bombardements de drones américains ont fait plus de 2000 morts, en très grande majorité des combattants islamistes, selon les autorités pakistanaises, alors que d’autres sources parlent de plus de 3 500 morts. Si les Etats-Unis défendent leur précision, les drones font aussi des victimes civiles et alimentent le fort sentiment anti-américain au Pakistan. M.Ban a par ailleurs rappelé l’importance de lier les questions sécuritaires à celles de développement, soulignant que les « priorités budgétaires » d’un pays devaient traduire les priorités de sa population, comme l’emploi, l’énergie et l’éducation. Au Pakistan, l’armée représente environ 20% des dépenses publiques, contre à peine 2% pour l’éducation.

Cette visite de deux jours du Secrétaire général de l’ONU intervient alors que les relations se crispent à nouveau entre le Pakistan et l’Inde sur l’épineuse question du Cachemire, région de l’Himalaya divisée en deux mais revendiquée par chaque pays.