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L’épreuve de force (ndlr)

Égypte : l’armée appelle à manifester « contre le terrorisme »

Mercredi, 24 juillet 2013 - 18h47

mercredi 24 juillet 2013

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Le chef de l’armée a appelé mercredi les Egyptiens à lui manifester leur soutien vendredi pour « en finir avec le terrorisme », intensifiant l’épreuve de force avec les islamistes qui veulent se mobiliser le même jour en faveur du président destitué Mohamed Morsi.

Un dirigeant des Frères musulmans, Essam el-Erian, a rejeté les « menaces » de l’armée, et assuré qu’elles ne dissuaderaient pas « des millions de gens de continuer à manifester » pour le rétablissement de M. Morsi.

Le camp pro-Morsi a aussi prévu des rassemblements vendredi « contre le coup d’Etat », en référence à la déposition de M. Morsi par les militaires le 3 juillet. Au Caire, des cortèges doivent partir d’une trentaine de mosquées et des manifestations sont aussi prévues en province.

Le groupe Tamarrod ("rébellion"), initiateur des manifestations monstres contre le président déchu du 30 juin dernier, a exprimé un soutien inconditionnel au chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, appelant « le peuple à se masser sur les places d’Egypte vendredi pour réclamer officiellement le jugement de Mohamed Morsi et soutenir les forces armées égyptiennes dans leur guerre à venir contre le terrorisme ».

Ces déclarations martiales augurent d’une possible escalade, dans un contexte de tensions politiques exacerbées depuis près d’un mois, qui ont fréquemment dégénéré en violences meurtrières.

« J’appelle tous les Egyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme », a déclaré le général Sissi, en grand uniforme lors d’une cérémonie militaire, une apparition qui a encore rehaussé son image d’homme fort du pays.

Le général, également vice-Premier ministre et ministre de la Défense, a exhorté la population à « descendre dans la rue pour montrer sa volonté au monde, comme avant le 30 juin et le 3 juillet ».

Il a réaffirmé n’avoir fait qu’accomplir la volonté du peuple en déposant M. Morsi, dont il n’a pas prononcé le nom, le désignant uniquement comme « l’ancien président ». Le général Sissi lui a reproché d’avoir systématiquement rejeté toute proposition de compromis avec les opposants exigeant sa démission.

« On ne peut pas revenir sur la +feuille de route+ » de transition, a-t-il prévenu en référence à la révision de la Constitution et aux échéances électorales -législatives et présidentielle- qui doivent suivre. Il s’est aussi dit « prêt à des élections sous supervision internationale ».

Le général Sissi a assuré que des proches du président avaient tenté de le dissuader de le déposer en « disant qu’il y aurait beaucoup de violence à cause des groupes armés ».

Le nouveau pouvoir a assuré mardi qu’il ne laisserait pas le pays basculer dans la guerre civile.

« L’Egypte ne sera pas une deuxième Syrie et quiconque pousse dans cette voie est un traître », a affirmé un porte-parole du président par intérim Adly Mansour, Ahmed al-Maslamani, alors que des violences meurtrières ont à nouveau eu lieu.

Deux soldats ont été tués mercredi dans une attaque dans le nord du Sinaï, frontalier d’Israël et de la bande de Gaza.

Un policier a été tué dans la nuit de mardi à mercredi et 28 autres personnes blessées par un engin explosif devant le commissariat central de Mansoura, dans le delta du Nil (nord), selon les services de santé.

L’attaque n’a pas été revendiquée, mais elle survient dans un contexte d’affrontements souvent meurtriers depuis la déposition de M. Morsi, qui ont fait quelque 170 morts, outre une quarantaine de tués - membres des forces de l’ordre, civils, jihadistes - dans le Sinaï.

Les partisans du président déchu ont « condamné l’attentat criminel » de Mansoura, réaffirmant leur engagement à « des manifestations pacifiques » et « dénonçant les actes de violence ».

Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans égyptiens, s’est pour sa part inquiété du « maintien en détention du président élu Mohamed Morsi », appelant à « un règlement politique, fondé sur le dialogue ».

Par ailleurs, la chaîne qatarie Al-Jazeera, accusée de couverture favorable au président destitué, a dénoncé « une campagne de diffamation » et « de pressions », outre « des menaces continues contre ses équipes de travail », protestant contre la détention d’un de ses cameramen et « une agression par des inconnus » contre un membre de l’équipe de production.

Source : Assawra avec les agences de presse