Les Emirats Arabes Unis expulsent 500 Iraniens

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Les Emirats arabes unis ont expulsé plus de 500 citoyens iraniens du pays. Leur argument ? La sécurité nationale, écrit le quotidien Kommersant du 17 juillet 2013.

Téhéran estime qu’il s’agit d’une démarche illégale et accuse Abou Dhabi de persécuter les chiites. La République islamique pourrait en venir aux sanctions. Selon les experts, ces actions des Emirats - qui pourraient mettre en cause les investissements iraniens de 300 milliards de dollars dans le pays – ont un but idéologique : prévenir la création dans le pays d’une « cinquième colonne chiite », comme c’est déjà le cas au Bahreïn voisin.

L’expulsion de plus de 500 Iraniens a suscité une tempête à Téhéran.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a menacé Abou Dhabi de représailles, lançant par la même occasion une rumeur selon laquelle Téhéran pourrait interdire l’accès en Iran à des citoyens émiratis - une nouvelle « liste Magnitski » en quelque sorte. L’avenir de cette liste dépend de la prochaine réunion de la commission intergouvernementale bilatérale, qui n’est pas loin d’être annulée.

Des informations publiées sur le site de l’agence iranienne d’information (ISNA), très populaire parmi les médias indépendants du pays, ont versé de l’huile sur le feu. L’ISNA a accusé les autorités émiraties de flouer les droits des chiites. Selon ses informations, la plupart des personnes expulsées vivaient dans le pays depuis plus de 25 ans. Qui plus est, il n’existe selon l’agence aucune raison sérieuse de les expulser.

Les Emirats arabes unis abritent actuellement près de 200 000 Iraniens dont les investissements dans l’économie du pays s’élèvent à 300 milliards de dollars. « Sans ces investissements iraniens les Emirats ne seraient qu’un désert aride sans aucune végétation », remarque le site iranien religieux Khabar.

Un diplomate européen aux Emirats arabes unis confirme ce point de vue. « Le segment iranien est ici considérable et comprend des gens très aisés. Les Emirats constituent la zone offshore principale pour les capitaux iraniens », explique-t-il. D’après lui, l’expulsion des Iraniens pourrait être liée à la pression des Américains exercée dans le cadre de leur conflit avec Téhéran.

« Les plus grandes entreprises iraniennes sont liées au régime et les hommes d’affaires les plus importants ont habituellement des contacts étroits avec les gardiens de la révolution », souligne-t-il. Et d’ajouter : « Il est possible que les Etats-Unis aient surveillé ces personnes et demandé à Abou Dhabi de ne pas prolonger le permis de séjour des expatriés suspectés de coopérer avec les autorités iraniennes ». Qui plus est, le facteur religieux aurait également joué un rôle important. Le diplomate rappelle notamment que le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré il y a quelques années que les « Emirats seraient anéantis par la cinquième colonne iranienne » en cas de conflit.
Pour les experts russes cette expulsion témoigne de l’aggravation du conflit entre les chiites et les sunnites dans la région. Les autorités émiraties craignent visiblement une répétition du scénario qui s’est déroulé chez son voisin le Bahreïn, où la majorité chiite est entrée en lutte contre la dynastie sunnite pour défendre ses droits. Les dirigeants du pays ne sont arrivés à éteindre les contestations qu’après l’intervention des troupes saoudiennes.

Cette théorie répond parfaitement au commentaire officiel d’Abou Dhabi qui justifie sa décision d’expulser les Iraniens par la « sécurité nationale ». Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du pays, « ces mesures sont liées à la nécessité de réduire la part des étrangers dans le pays ».

Source : RIA Novosti