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Proie en vue : sous « l’umbrella » des drones US, à qui va profiter le crime ? (ndlr)

Que cherche Riyad au Yémen ?

Vendredi, 12 juillet 2013 - 16h02

vendredi 12 juillet 2013

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« Une guerre secrète s’est déclenchée il y a longtemps entre l’Arabie saoudite et le Yémen d’une part et de l’autre parmi les puissances étrangères qui convoitent les richesses du Yémen.

La guerre a été déclarée ouvertement après l’annonce de la découverte d’immenses réserves pétrolières dans la région yéménite de Jouf, près de la frontière saoudienne. Selon les autorités yéménites, il s’agit de la plus grande réserve mondiale confirmée de pétrole.

Il y a quelques années, l’Arabie saoudite était considérée plus grand détenteur des réserves mondiales de pétrole (34% des réserves confirmées du monde). Mais la découverte des réserves yéménites à Jouf a bouleversé totalement la situation ; désormais c’est le Yémen qui détient 34% des réserves confirmées de pétrole dans le monde entier. Selon des sources bien informées, les autorités yéménites étaient conscientes de l’existence de ces réserves immenses même à l’époque de la présidence d’Ali Abdallah Saleh dès les années 1990.

Mais Sanaa n’avait pas révélé l’existence de cette manne pétrolière sous les pressions du gouvernement américain. Maintenant l’annonce officielle de cette découverte a déclenché une véritable guerre secrète entre le Yémen et l’Arabie saoudite.

Selon certaines sources, le gouvernement saoudien aurait proposé secrètement le paiement de 10 milliards de dollars par an au gouvernement yéménite en échange d’une concession d’exploitation pétrolière pour une période de 50 ans. Mais le Yémen aurait rejeté l’offre des Saoudiens. Par ailleurs, des compagnies américaines auraient proposé une proposition très séduisante aux Yéménites : en échange d’une concession pétrolière, elles seraient prêtes à construire dans ce pays toutes les infrastructures qui manquent : routes, ponts, usines, raffineries, aéroports… Les autorités yéménites auraient rejeté aussi les offres des compagnies américaines. Selon des analystes, la récente visite du président yéménite à Moscou était liée, entre autres, à la possibilité de l’activité des compagnies pétrolières russes dans les régions du nord du Yémen, tout près des frontières de l’Arabie saoudite.

- Les clauses secrètes des Accords de Djedda :

Certains observateurs politiques estiment que dans les accords conclus à Djedda entre l’Arabie saoudite et le gouvernement d’Ali Abdallah Saleh, ancien président yéménite, il y avait des clauses secrètes qui prévoyaient l’annexion d’un tiers du territoire yéménite à l’Arabie saoudite. Mais les Etats-Unis sont intervenus rapidement pour empêcher l’Arabie saoudite d’étendre son influence au Yémen. Le président actuel du Yémen s’est opposé ainsi aux attentes des Saoudiens d’où la décision de Riyad d’expulser massivement les ouvriers yéménites qui travaillaient en Arabie saoudite pour se venger de Sanaa.

- Un mur de séparation entre le Yémen et l’Arabie saoudite :

La presse yéménite a publié récemment les révélations faites par un expert pétrolier yéménite : par des forages à l’horizontale, l’Arabie saoudite transfère chaque jour près de 5 millions de barils de brut de la région yéménite de Jouf vers son territoire, sans les extraire tout de suite, mais en les réservant dans des puits souterrains. Les autorités saoudiennes ont démenti catégoriquement ces révélations.
En 2008, contrairement aux accords conclus entre Riyad et Sanaa, l’Arabie saoudite a entamé le projet de la construction d’un mur de séparation le long des frontières avec le Yémen. Ensuite, l’armée saoudienne a installé massivement ses unités dans les régions frontalières sous prétexte d’empêcher les tribus yéménites de déstabiliser son territoire. Ces dernières ont réagi vigoureusement contre la décision des Saoudiens, et ont menacé le gouvernement yéménite d’intervenir elles-mêmes contre la construction de ce mur, si Sanaa ne prenaient pas des mesures nécessaires pour défendre l’indépendance et l’intégrité territoriale du Yémen. La société saoudienne Ben Laden a dû abandonner le projet en raison des protestations de la population locale.

- L’installation des unités de l’armée saoudienne le long des frontières :
Depuis plusieurs semaines, l’Arabie saoudite a procédé à l’expulsion massive non seulement des ouvriers yéménites, mais aussi des sans- papiers africains. Riyad les déporte vers le territoire yéménite, en prétextant que ces immigrés clandestins se seraient infiltrés en Arabie saoudite en franchissant illégalement les frontières entre l’Arabie saoudite et le Yémen. En même temps, Riyad renforce sa présence militaire le long des frontières.

La presse yéménite a révélé récemment que le président yéménite a eu rune réunion secrète avec les commandants de l’armée. Menacé militairement par l’Arabie saoudite, le Yémen semble avoir décidé de renforcer sa garde frontalière. Jusqu’à présent, les pétromonarchies membres du Conseil de coopération du golfe Persique ont essayé de gérer la crise secrète entre le Yémen et l’Arabie saoudite, en prenant la partie du royaume saoudien. Mais il y a des analystes qui s’attendent à une aggravation inévitable de la crise, et une nouvelle explosion géopolitique au Moyen-Orient »

IRIB