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L’épreuve de force (ndlr)

Égypte : L’armée donne 48 heures pour résoudre la crise

Mardi, 2 juillet 2013 - 6h58 AM

mardi 2 juillet 2013

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Protesters ransack the headquarters of President Mohamed Morsi’s Muslim Brotherhood group in the Muqatam district in Cairo. Demonstrators are preparing for a second day of mass rallies aimed at forcing the Islamist leader from power.
Photograph : Khalil Hamra

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Le chef d’état-major de l’armée égyptienne a donné lundi 48 heures aux responsables politiques pour « satisfaire les demandes du peuple », au lendemain de la mobilisation « sans précédent » des Égyptiens pour demander la démission du président Mohamed Morsi.

Dans une déclaration lue à la télévision, le général Abdel Fattah al-Sissi, nommé à son poste par Mohamed Morsi, n’a pas demandé explicitement le départ du chef de l’État issu des Frères musulmans.
Mais il a prévenu que l’armée présenterait sa propre « feuille de route » pour sortir de la crise si les dirigeants politiques n’arrivent pas à trouver une solution de compromis qui permette d’inclure toutes les forces politiques.

L’armée, qui a géré la transition entre la chute d’Hosni Moubarak en février 2011 et l’élection de Mohamed Morsi l’été dernier, ne s’impliquera pas directement en politique ou au gouvernement, a-t-il ajouté. Mais elle supervisera la mise en oeuvre de la feuille de route « avec la participation de toutes les tendances et partis nationaux, dont la jeunesse (révolutionnaire) ».

Cette déclaration des militaires a fait suite à l’ultimatum lancé par l’opposition au président égyptien, qu’elle accuse de dérive autoritaire et d’avoir trahi les idéaux de la « révolution du Nil ».

Elle a été saluée par des acclamations de la part des manifestants anti-Morsi rassemblés devant le palais présidentiel et louée par le Front de salut national (FSN), principale coalition d’opposants, qui réclame depuis des mois la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Quatre ministres, dont celui du Tourisme, ont présenté leur démission, dit-on de source gouvernementale. Selon l’agence de presse officielle Mena, ils ont pris cette décision par solidarité avec les manifestants.

Les opposants ont donné à Mohamed Morsi jusqu’à mardi 17 heures pour annoncer sa démission, sous peine d’organiser dans la soirée de mardi une marche géante en direction du palais présidentiel. Une telle initiative risquerait de dégénérer en violences de grande ampleur avec les partisans islamistes du chef de l’État, qui se sont rassemblés dimanche devant une mosquée du quartier voisin de Nasr City.

Bien qu’elles se soient déroulées globalement dans le calme, les manifestations de dimanche ont donné lieu à des débordements qui ont fait au moins 16 morts dans le pays et près de 800 blessés.

Les heurts les plus graves se sont produits dans la banlieue du Caire, où le siège des Frères musulmans a été partiellement incendié, puis saccagé en fin de nuit par des centaines de jeunes gens armés de cocktails Molotov, auxquels les gardes ont répliqué par des tirs à balles réelles. Ces affrontements ont fait au moins sept morts et une centaine de blessés, dit-on de sources médicales et proches de services de sécurité.

La confrérie a dénoncé l’absence de la police sur les lieux de l’attaque, pourtant prévisible après celle d’autres bureaux des Frères musulmans ces derniers jours à travers le pays.

Un an après leur arrivée au pouvoir, les islamistes n’exercent qu’un contrôle limité sur les services de sécurité, qui ont très peu été remaniés depuis la chute d’Hosni Moubarak, ce qui limite leur marge de manoeuvre.

Avant la déclaration de l’armée, un porte-parole des Frères musulmans avait dit que la confrérie envisageait de former de milices d’autodéfense, sur le modèle des « comités de défense populaire » qui avaient vu le jour en 2011, afin de protéger eux-mêmes leurs bureaux.

Mohamed Morsi ne s’est pas exprimé dimanche mais a reconnu par la voix de son porte-parole avoir commis des erreurs. L’entourage du chef de l’État n’a cependant donné aucun signe que celui-ci soit prêt à renoncer au pouvoir. « Il n’y a pas eu de guerre civile, comme les menteurs le prophétisaient (...), et il n’y aura pas de coup d’État militaire, comme les perdants (des élections) le souhaitent », a écrit sur sa page Facebook Essam el-Erian, un des dirigeants de la confrérie.

Il n’y a pas d’alternative au dialogue sans condition préalable pour parvenir à un accord sur la tenue des prochaines élections législatives", ajoute-t-il.

Source ASSAWRA avec les Agences de presse