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Ping-pong diplomatique : la balle (John Kerry) au centre ! (ndlr)

John Kerry prolonge sa mission au Moyen-Orien

Dimanche, 30 juin 2013 - 9h22 AM

dimanche 30 juin 2013

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Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a prolongé d’une journée samedi ses navettes intensives entre dirigeants israéliens et palestiniens, suscitant moult spéculations sur la relance du processus de paix à l’arrêt depuis trois ans.

Au troisième jour de sa mission, M. Kerry a fait le trajet en hélicoptère, un itinéraire auquel il est désormais habitué, entre Jérusalem et Amman où il s’est entretenu pendant deux heures avec le président palestinien Mahmoud Abbas.

Il a ensuite pris le chemin inverse pour une nouvelle rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

M. Netanyahu le recevait dans la soirée dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest, en compagnie de la ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée des pourparlers avec les Palestiniens, du conseiller à la Sécurité nationale Yaakov Amidror et de son émissaire spécial pour le processus de paix, l’avocat Yitzhak Molcho.

« Nous travaillons dur », a répondu M. Kerry interrogé sur les progrès des négociations après deux heures passées au domicile de M. Abbas dans la capitale jordanienne.

M. Kerry a annulé un dîner prévu à Abou Dhabi sur le conflit syrien pour pouvoir poursuivre ses navettes, un changement de programme qui pourrait être de bon augure pour les négociations.

Les conseillers de M. Kerry ont cependant minimisé l’espoir d’une percée imminente dans le processus de paix, espérant plutôt avancer par étapes vers la mise en place de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.

Le chef de la diplomatie américaine s’est excusé par téléphone auprès de son homologue émirati, espérant remettre à plus tard sa visite destinée à coordonner l’aide aux rebelles syriens, a indiqué Marie Harf, la porte-parole de département d’Etat américain.

Mme Harf a précisé que le secrétaire d’Etat maintenait sa visite au Bruneï pour une réunion avec les ministres des Affaires étrangères du Sud-Est asiatique et ses homologues russe et chinois, qui débute lundi.

Ce changement de calendrier trahit l’intensité de ces négociations à huis clos que les responsables américains veulent garder discrètes pour préserver le processus diplomatique.

John Kerry, qui a passé au total sept heures à s’entretenir avec M. Netanyahu depuis jeudi, devrait s’exprimer devant la presse avant de quitter la région dimanche.

« Des sources diplomatiques (israéliennes) m’ont parlé de la possibilité d’un sommet à quatre à Amman la semaine prochaine. Mais avec l’annulation d’une conférence de presse prévue aujourd’hui (samedi, à Amman), il semble qu’il n’y ait toujours rien à annoncer », a déclaré à la radio l’analyste diplomatique Chico Menashe.

Palestiniens et Israéliens ne se sont pas rencontrés officiellement pour négocier depuis septembre 2010, quand ces pourparlers avaient très rapidement tourné court.

L’Autorité palestinienne exige pour les reprendre un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d’avant l’occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.

M. Netanyahu rejette de telles « conditions préalables » mais assure qu’il est disposé à discuter.

Après son second rendez-vous avec M. Netanyahu vendredi, M. Kerry a dîné avec le président israélien Shimon Peres qui lui a assuré qu’il existait « parmi la population (israélienne) une majorité claire pour le processus de paix et une solution à deux Etats ».

Mais malgré l’enthousiasme de M. Peres, un récent sondage a montré le scepticisme des Israéliens concernant le processus de paix. M. Netanyahu, qui n’a jamais été une colombe, est depuis janvier à la tête d’une coalition plus réticente encore que la précédente au sujet des négociations.

Mahmoud Abbas est quant à lui confronté à des divisions côté palestinien. Le chef du gouvernement islamiste du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, l’a appelé vendredi à ne pas tomber dans « le piège des négociations ».

Source : ASSAWRA avec les Agences de presses