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Réaction attendue : nulle, comme d’habitude ! (ndlr)

Droits de l’homme en Palestine : un expert onusien dénonce les atteintes israéliennes

Mercredi, 12 juin 2013 - 17h06

mercredi 12 juin 2013

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Aniss Z.,

Un repré­sentant de l’ONU sur les droits de l’homme en Palestine, Richard Falk, a dénoncé hier « 46 années de déni des droits pales­ti­niens » et demandé au Conseil des droits de l’homme de l’ONU une enquête sur les mil­liers de Pales­ti­niens détenus ou incar­cérés par Israël.

Dans son dernier rapport pré­senté au Conseil, le repré­sentant onusien et ancien pro­fesseur de droit inter­na­tional, a dénoncé « 46 années de déni des droits pales­ti­niens », relevant que « l’occupation de la Palestine a permis l’annexion continue par Israël des res­sources et ter­ri­toires palestiniens ».

M. Falk a recom­mandé au Comité inter­na­tional de la Croix-​​Rouge (CICR) ou à une com­mission d’enquête com­posée d’experts com­pé­tents en droit inter­na­tional de se réunir pour exa­miner la question de l’occupation pro­longée et d’élaborer une convention à ce sujet. Il demande également l’arrêt du blocus de la bande de Ghaza. « Avec 70% de la popu­lation qui dépend de l’aide inter­na­tionale (…), des chan­ge­ments radicaux et urgents sont néces­saires pour que les Pales­ti­niens à Ghaza puissent voir leurs droits pro­tégés », a-​​t-​​il jugé.

Par ailleurs, M. Falk a appelé la com­mu­nauté inter­na­tionale à enquêter sur les mul­tiples atteintes per­pé­trées par Israël contre les mil­liers de Pales­ti­niens détenus ou incar­cérés. « Environ 750 000 Pales­ti­niens ont été détenus depuis 1967 et 5000 d’entre eux sont actuel­lement incar­cérés par Israël », a-​​t-​​il indiqué. « Le trai­tement de mil­liers de Pales­ti­niens détenus par Israël continue d’être extrê­mement pré­oc­cupant », a déclaré le repré­sentant, citant les arres­ta­tions de nuit, les déten­tions arbi­traires, les actes des torture et autres trai­te­ments inhu­mains et humi­liants, le déni d’accès à une repré­sen­tation juri­dique ou encore le transfert illégal de Pales­ti­niens vers des prisons situées en Israël.

John Kerry reporte sa visite

Le repré­sentant pales­tinien au Conseil onusien des droits de l’homme a demandé à la com­mu­nauté inter­na­tionale de mettre en œuvre les conclu­sions du rapport. Israël a, rappelle-​​t-​​on, coupé les ponts avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU lorsque celui-​​ci a décidé en mars 2012 de lancer la pre­mière enquête inter­na­tionale indé­pen­dante sur les consé­quences des implan­ta­tions israé­liennes dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés. Une enquête dont les résultats sont restés lettre morte. Israël assimile d’ailleurs le silence de la com­mu­nauté inter­na­tionale concernant les vio­la­tions mas­sives et sys­té­ma­tiques des droits de l’homme en Palestine à un permis de tuer.

La preuve : hier encore, un agri­culteur pales­tinien a été griè­vement blessé dans le sud de la bande de Ghaza par des tirs israé­liens près de la fron­tière. Le rapport de Richard Falk inter­vient à un moment où la com­mu­nauté inter­na­tionale peine par ailleurs à relancer le pro­cessus de paix au Proche-​​Orient. Une visite attendue cette semaine au Proche-​​Orient du secré­taire d’Etat amé­ricain, John Kerry, des­tinée à relancer les négo­cia­tions entre Pales­ti­niens et Israé­liens a été reportée. Un quo­tidien israélien, proche du Premier ministre Ben­jamin Neta­nyahu, rap­porte que M. Kerry devait arriver mardi (aujourd’hui, ndlr), mais croit savoir qu’il a différé sa visite « pour donner davantage de temps » au pré­sident pales­tinien Mahmoud Abbas pour renoncer à son exi­gence d’un gel de la colonisation.

Le ministre pales­tinien des Affaires étran­gères Riyad Al Malki avait affirmé le 3 juin que le chef de la diplo­matie amé­ri­caine serait « de retour dans la région les 13, 14 et 15 du mois ». La direction pales­ti­nienne exige pour reprendre les négo­cia­tions de paix un gel total de la colo­ni­sation israé­lienne et une réfé­rence aux lignes d’avant l’occupation israé­lienne des Ter­ri­toires pales­ti­niens en juin 1967 comme base de discussions.

Ben­jamin Neta­nyahu appelle de son côté à des négo­cia­tions immé­diates sans « condi­tions préa­lables », en allusion à ces reven­di­ca­tions qu’il récuse. En un mot, les Israé­liens qui ont déjà « absorbé » l’essentiel des ter­ri­toires pales­ti­niens ne veulent pas de vraies négo­cia­tions ou d’une paix durable.

Pubié par El Watan