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Source : UJFP

Le drame de l’expulsion des Palestiniens bédouins de leurs terres va-t-il s’accomplir dans le Néguev ?

Vendredi, 24 mai 2013 - 7h31 AM

vendredi 24 mai 2013

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Les autorités israéliennes veulent avoir réalisé la politique d’urbanisation et de judaïsation du Néguev d’ici trois ans [1]

L’approbation du Plan Prawer-Begin le 6 mai 2013 par le Comité ministériel sur la législation marque une étape radicale vers l’institutionnalisation des politiques discriminatoires et racistes d’Israël concernant le Néguev.

Si le Plan est appliqué, le Néguev deviendra une région nettoyée autant que possible de ses Bédouins, les privant de leurs terres et de leur agriculture traditionnelle. Le plan entraînera la désintégration de leur vie traditionnelle, la destruction totale de 36 villages et le déplacement forcé des 70 000 Bédouins qui y vivent vers sept villes de regroupement sous-équipées (source Adalah [2]).

La loi signifie que la judaïsation de la zone continue, isolant les bédouins arabes et les privant de leurs droits civiques. Cela est en contradiction avec la recommandation du Comité des Nations unies sur les droits économiques, sociaux et culturels (2011), qui a demandé à Israël de renoncer à l’évacuation forcée des habitants Bédouins et de cesser les démolitions de leurs maisons et villages non reconnus.

L’expulsion des dizaines de milliers de citoyens de leurs terres et l’affichage d’une carte conçue pour s’assurer que « qu’il ne sera pas donné trop de terres aux Bédouins » limitent les droits de propriété des Bédouins, tout en augmentant les forces de police responsables de l’expulsion. Le Comité ministériel a créé un programme qui permettra de maximiser la propriété juive des terres du Néguev sans aucune considération pour les besoins de la communauté bédouine, ses droits civiques et son lien à la terre.

« Al Araqib est à nous, les habitants ne laisseront jamais leurs cimetières, leurs puits d’eau et leurs terres, qui sont les caractéristiques principales d’identité des Bédouins »Aziz Abu Amdam, Paris, novembre 2011.

L’État a déjà commencé à appliquer le Plan Prawer-Begin avant l’approbation de la Knesset

Jeudi 16 mai 2013, 7h30. Le village bédouin « non reconnu » d’Attir dans le nord du Néguev a été envahi par une centaine de policiers et d’employés de l’Administration des terres d’Israël (ILA), chargés de démolir les habitations du village et d’y déraciner 470 oliviers... Les villages d’Attir et Um al-Hiran ont été établis en 1956, sur ordre militaire afin d’y déplacer une partie de la tribu al-Qian. Bien que créés par l’autorité israélienne, ces 2 villages n’ont jamais été reconnus et n’apparaissent donc sur aucune carte. Selon le Plan Prawer-Begin, récemment approuvé par le Comité ministériel sur la législation, mais non encore confirmé parun vote à la Knesset, le terrain sur lequel Attir (1 000 habitants) doit disparaitre pour faire place à l’extension de la forêt et du parc Yatir, plantés par le KKL-FNJ.

La députée Merav Michaeli était présente pendant ces démolitions ainsi que des représentants du Dukium (Forum pour la coexistence et les droits civiques dans le Néguev) et a déclaré : « Cet événement a laissé les femmes et les enfants sans domicile et sans espoir pour l’avenir. Au lieu de s’asseoir avec la communauté bédouine et trouver une bonne solution pour tous, le gouvernement continue d’agir dans la violence et met en danger tous les résidents du Néguev. »

Une triste ironie veut que Richard Freedman, envoyé du Président du Parlement européen, se soit rendu sur ces lieux il y a un mois pour admirer le parc et la forêt Yattir à l’invitation du KKL israélien… Mais notre représentant n’a rien vu, rien entendu ni bien sur rien dit ! Choquées par cette visite qui, par ses silences, cautionne indirectement la politique israélienne de judaïsation du Néguev, 31 associations de divers pays de l’UE et au-delà ont protesté vigoureusement après de Martin Schulz, Président du Parlement européen.

Que faire ?

Cette politique d’épuration ethnique suscite la colère de tous les amis du peuple palestinien et de tous les défenseurs des droits humains et du respect du droit international dont celui des populations autochtones. Manifestons notre solidarité avec la population bédouine du Néguev, qui résiste. L’Etat d’Israël devient de plus en plus isolé dans l’opinion publique internationale, le mouvement BDS se développe, soyons-en !

Et n’oubliez pas de signer l’appel d’Adalah : Stop the Prawer Plan !