Accueil > Rubriques > Prisonniers > Emprisonné en isolement, en grève de la faim : Ayman Abu Daoud

Source : Info-Palestine

Emprisonné en isolement, en grève de la faim : Ayman Abu Daoud

Mercredi 1er mai 2013 - 11 h 50 Am

mercredi 1er mai 2013

============================================

<

mercredi 1er mai 2013 -

Ayman Abu Daoud a commencé une grève de la faim le 14 avril 2013 pour protester contre sa nouvelle arrestation arbitraire, d’autant qu’il n’a violé aucune condition de l’accord - il a été libéré dans le cadre de l’accord du 18 octobre 2011 pour un échange de prisonniers - comme prétendu par le procureur militaire.

Nom : Ayman Yousef Ahmad Abu Daoud
Résidence : Wadi Al Hirya/Hébron
Date de sa nouvelle arrestation : 13 février 2012
Date de naissance : 10 janvier 1982
Prison : en isolement à la prison de Jalameh (Kishon)
Age : 32 ans
Situation de famille : marié, deux enfants
Instruction : étudiant à l’université ouverte d’Al Quds
Profession : cordonnier

Sa libération dans un échange de prisonniers, et sa ré-arrestation

Ayman Abu Daoud a été libéré dans le cadre de l’accord du 18 octobre 2011 pour un échange de prisonniers, après avoir passé 7 ans en prison, sur les 35 auxquels il a été condamné. Une condition de sa libération est qu’il doit se présenter tous les deux mois au bureau de la Coordination militaire de l’Autorité palestinienne (DCO) d’Hébron et y « signer un document », pour prouver qu’il réside bien à Hébron, où il vit avec son épouse et ses enfants.

Le 13 février 2012, 4 mois après sa libération, Ayman et plusieurs autres ex-prisonniers se sont présentés au DCO pour signer de leur nom. Ayman est entré au DCO, et n’en est jamais sorti.

A 14 h 30, moins d’une heure après la venue fatidique d’Ayman au DCO, la famille d’Abu Daoud et leurs voisins ont été surpris de voir un important convoi de soldats des Forces d’occupation israéliennes (FOI) pénétrer dans le quartier, à pied et en jeep, et investir la maison d’Ayman. Durant le raid, les FOI ont menotté Ahmad, frère d’Ayman, lui ont bandé les yeux et l’ont collé de force contre le mur. Puis, la famille d’Ayman et leurs visiteurs ont été parqués dans une unique pièce, pendant que les soldats fouillaient et saccageaient la maison. La famille a appris plus tard qu’ils étaient à la recherche de l’argent liquide qui pourrait être gardé dans la maison. Dans ce raid, les FOI se sont emparés de plus de 20 000 NIS (nouveau shekel israélien, soit près de 4300 €). L’officier commandant le raid a alors confirmé à la famille qu’Ayman avait été arrêté au DCO, lors de son contrôle de routine, sur l’affirmation qu’il avait violé des termes de sa libération.

Le raid a été mené en plein jour, en présence d’un certain nombre d’enfants, dont ceux d’Ayman, qui se souviennent encore des moindres détails de ce moment.

Interrogatoires et accusations

Après son arrestation au DCO, Ayman a été transféré au centre d’interrogatoires de Jalameh/Kishon, et pendant les dix premiers jours de ses interrogatoires, il lui a été refusé toute visite d’avocat et de sa famille. Après 15 ou 17 jours d’interrogatoires, Ayman a été officiellement inculpé pour avoir distribué des aides financières à des personnes affiliées à un parti politique.

En raison de son statut d’ex-prisonnier libéré dans un échange de prisonniers, Ayman est soumis à l’article 186 de l’Ordonnance militaire 1651, ce qui permet de le poursuivre devant le tribunal militaire d’Ofer pour exiger sa comparution devant un comité spécial qui déterminera s’il doit purger le reste de sa condamnation. Avec cette loi, Ayman risque donc 28 ans de prison, et sur la base de ses anciennes accusations.

Sa grève de la faim

Ayman Abu Daoud a commencé une grève de la faim le 14 avril 2013 pour protester contre sa nouvelle arrestation arbitraire, d’autant qu’il n’a violé aucune condition de l’accord comme prétendu par le procureur militaire. En outre, il s’est mis en grève de la faim pour protester contre la tentative du parquet de le condamner au reste de sa précédente condamnation, au lieu de le juger et de le condamner sur la base de nouvelles accusations et non des anciennes.

Dès le lancement de sa grève, Ayman a été transféré de la prison de Meggido et mis à l’isolement à Jalameh, pour le punir. Ayman a annoncé qu’il poursuivra sa grève de la faim jusqu’à ce qu’il soit libéré.

Sa famille

Pendant qu’Ayman était détenu dans la prison de Meggido, il a reçu la visite de son père et de sa mère régulièrement. Cependant, son épouse n’a été autorisée qu’à deux visites. Sa dernière visite remonte à avril 2012 et depuis cela lui est interdit par les FOI, pour « raison de sécurité ». Ayman n’a plus le droit aux visites de sa famille étant donné qu’il a commencé sa grève de la faim et qu’il a été transféré à la prison de Jalameh et mis en isolement.

Ayman vit à Hébron, près de son père, de sa mère, de ses six frères et quatre sœurs. Ayman est marié et a deux enfants, Mohammad et Qutaiba. Ayman n’a souffert d’aucun problème de santé dans le passé, pourtant on s’attend à ce que sa santé se détériore pendant sa grève de la faim.

Il est le frère de Raed Abu Daoud, martyr de la Deuxième Intifada. Le frère aîné d’Ayman, Mahmoud, est lui aussi détenu dans les geôles israéliennes. Lui a été arrêté trois fois, la dernière étant le 2 septembre 2012. Mahmoud est détenu à Nafha pour sa dernière condamnation à 34 mois de prison.