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L’humanité des débats. Proche-orient

Ne demandez pas pour qui sonne le glas !

Par le collectif d’animation Une autre voix juive (1)

lundi 26 juin 2006

En préalable àla diffusion de ce texte courageux et remarqueble, nous apporterons une contribution toute personnelle en faiasnt remarquer que, s’il faut soutenir le Président de l’Autorité palestinienne, celui-ci se doit également de respecter le vote démocratique du peuple palestinien qui, lors des dernières élections législatives, a clairement désigné ses représentants. De l’entente de ces deux entités issues des urnes dépend aussi que le glas sonne ou pas.

Assez !

Il n’est plus temps de disséquer les conséquences du vote démocratique du peuple palestinien. Le temps n’est plus de considérer les motifs qui ont pu porter un parti dangereux au gouvernement de la Palestine occupée. Le temps n’est plus de considérer les positions des dirigeants du Hamas.

Ce temps n’est plus car l’initiative de Mahmoud Abbas, avec le Manifeste des prisonniers politiques palestiniens de toutes tendances en Israël, peut relancer de façon éclatante le processus de paix au Proche-Orient, en balayant les obstacles semés par des prises de position irresponsables ou criminelles.

Cette initiative peut donner au peuple palestinien un espoir et un horizon politique, elle est une main tendue aux forces de paix en Israël. Elle peut donner un coup d’arrêt à la politique du gouvernement de Ehud Olmert.

Cette initiative politique, qui la torpille à peine éclose ?

Un nouveau massacre programmé d’enfants et de civils innocents au motif d’anéantir des terroristes !

Lourde, très lourde est la responsabilité politique du gouvernement israélien.

Et inadmissible la position actuelle du gouvernement français, qui, après un bref moment de lucidité, s’effraya de la campagne d’Ariel Sharon visant à présenter la France comme le premier pays antisémite au monde : ce cynisme, en plein développement d’une opinion publique en France voulant agir pour une paix véritable au Proche-Orient, n’aurait jamais dû payer ; force est de constater l’inverse.

Nous en appelons à tout ce que notre pays compte de forces morales, de citoyennes et de citoyens attachés à la paix, aux droits des peuples, à tous, juifs ou non.

Il faut exiger que notre pays prenne la tête d’initiatives politiques européennes visant à soutenir sans équivoque le président de l’Autorité palestinienne, il faut rétablir immédiatement l’intégralité des subventions, dont la suppression plonge la Palestine occupée dans le chaos, et exiger publiquement l’arrêt sans préalable des violences dont l’armée israélienne se rend coupable. Il faut que les fonctionnaires palestiniens soient payés.

Il est faux de prétendre que tout ce qui pouvait être entrepris sur le plan politique l’a été. Il est encore temps, mais il n’est que temps. La France doit prendre des initiatives pour une conférence internationale de paix sous l’autorité de l’ONU.

Tout délai, toute palinodie, toute tentative de ne pas voir est aujourd’hui une complicité.

Le monde a connu des tragédies sans nom depuis la chute du nazisme, mais celle qui consisterait à laisser un peuple, qui ne revendique que ses droits élémentaires, à l’abandon, à la terreur, à l’exode, irait contre les fondements politiques dont toutes les forces de l’échiquier démocratique se réclament sur notre continent.

Ne demandez pas pour qui sonne le glas. Il sonne pour les peuples du Proche-Orient. Il sonne pour nous.

(1) Site Internet : http://www.uneautrevoixjuive.com

Article paru dans l’édition du 24 juin 2006.