Palestine occupée et persécutée : extraits.

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Ci-joint quelques nouvelles traduites du site TODAY IN PALESTINE du 2 avril :

 Israel coupe l’eau à 10 villages au nord-ouest de Jerusalem. Le responsable local de ces villages a expliqué que les autorités israéliennes avaient diminué la quantité d’eau qui leur était attribuée et les habitants vivaient avec très peu d’eau... à présent l’eau était complètement coupée. Des centaines de jeunes dans les écoles souffrent de cette situation et il demande l’intervention urgente auprès des autorités israéliennes afin qu’elles rétablissent l’eau. A présent les tanks d’eau sont les seules sources d’approvisionnement et ils sont également interdits.

 Le groupe israelien Zochrot organise des visites des villages détruits en 1948 afin de sensibiliser les juifs israeliens à l’histoire de la nakba et au droit au retour des réfugiés palestiniens. Ces visites sont accompagnées par des réfugiés qui expliquent comment était la vie dans ces villages et comment ils en ont été expulsés. Cette semaine était organisée la visite d’Al Ruways dont les villageois ont été expulsés vers la ville de Tamra situé à quelques kilomètres et dans laquelle ils vivent jusqu’à présent.Des dizaines de palestiniens citoyens israeliens de plusieurs générations ont pu, accompagnés par des « anciens » qui leur indiquaient l’emplacement des différents lieux, visiter et planter des pancartes à l’endroit du cimetière, de la mosquée , des habitations etc.. Récemment le maire de Tamra a essayé de négocier avec le Ministère de l’Interieur le rattachement des terres d’Al Ruways à celles de Tamra. Bien que la négociation n’ait pas encore abouti il a été bien clair que la construction de bâtiments sur les terres était exclue.

 Damas - Un déluge de roquettes et de mortier s’est abattu sur le camp des réfugiés palestiniens de Yarmouk au sud de Damas tuant 16 palestiniens et en blessant une trentaine (dont 7 gravement). Les hôpitaux dans le camp étaient en état d’alerte et ont fait appel à des dons de sang et un appel à des médecins aux urgences pour palier au manque de matériel médical et de personnel dans ces hôpitaux.

 Mort du prisonnier Maysara Abu Hamdiyeh

Maysara Abu Hamdiyeh né à Hebron en 1949 est mort mardi...il était père de 4 enfants.

Il a été fait prisonnier une première fois en 1969 comme membre du syndicat des étudiants palestiniens.
Entre 1970 et 1975 il a vécu en Syrie, Koweit, Liban et Jordanie. Chaque fois qu’il revenait en Cisjordanie il était emprisonné sans accusation. Il était général dans la sécurité de l’Autorité Palestinienne.En 2002 il a été arrêté à nouveau et en 2005 un tribunal israelien l’a condamné à 25 ans mais le parquet a fait appel et en 2007 sa peine a été modifié en prison à vie. Depuis son arrestation en 2002 ses enfants ont été interdits de visite. En aout 2012 il a commencé à souffrir de la gorge 5 mois plus tard on a diagnostiqué un cancer de la gorge. Maysara s’est plaint de négligence médicale : les autorités de la prison de lui donnait que des analgesiques. Il était parfois transféré à l’hôpital Soroka transfert qu’il décrivait comme « un autre calvaire de souffance »...le cancer s’est propagé à sa colonne vertébrale . Fin mars il a été finalement admis à l’hopital et il est mort ce mardi . Malgré les demandes de l’AP pour sa libération étant donné son état de santé, les autorités israeliennes ont refusé.

 Il y a actuellement 25 palestiniens malades du cancer dans les prisons israeliennes. Environ 207 prisonniers palestiniens sont morts depuis 1967 dont 54 suite à des négligences médicales.

 Bombardements israéliens sur Gaza - Deux frappes aériennes ont touché une briqueterie dans le quartier Shujaiyeh, à l’est de Gaza ville, et des terres agricoles à Beit Lahiya, dans le nord, indiquent des habitants sans faire de victimes. Ces attaques sont en représailles à des tirs de roquette depuis Gaza qui n’ont fait ni dégâts ni victimes.

 Les femmes palestiniennes des prisonniers condamnés à de longues peines ont recours à des inséminations « in vitro » pour avoir des enfants avec des échantillons de sperme de leurs maris sortis clandestinement des prisons israéliennes . Au Centre Medical de Razan à Naplouse les docteurs avouent recevoir 1 à 2 échantillons par semaine. A -196° C le laboratoire héberge 65 échantillons de prisonniers congelés pour insémination in vitro. Jusqu’à présent 22 femmes ont subi l’opération et 7 sont devenues enceintes. On est loin des 45% de réussite souhaités par le Dr Salem Abu Khaizaran mais cela peut être expliqué par le temps de transport entre la prison et l’arrivée au Centre Medical en Cisjordanie. Il ne sait pas comment les échantillons quittent la prison et ne veut pas le savoir. L’opération coûte $ 3000 mais pour les femmes des prisonniers de longue durée le Centre le fait gratuitement.

 Egypte et les réfugiés palestiniens de Syrie - Environ 9000 réfugiés palestiniens fuyant le conflit en Syrie et arrivant en Egypte se sont aperçus qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Une politique datant de l’époque de Moubarak est reconduite par le gouvernement de Morsi : un réfugié palestinien de Syrie ne peut entrer en Egypte que venant directement de Damas. Tout réfugié palestinien arrivant de Turquie ou du Liban est détenu à l’aéroport et obligé de revenir à son point de départ qui à son tour lui refuse l’entrée du territoire et le renvoie en Egypte. Une fois en Egypte en tous les cas les réfugies palestiniens ne peuvent pas s’inscrire auprès UNHCR ( Agence des NU pour les réfugiés) car les autorités égyptiennes prétendent que les palestiniens dépendent uniquement de l’UNRWA alors que cet organisme n’a pas et n’a jamais eu de mandant en Egypte. Donc les palestiniens n’ont pas de droit à une résidence, ni à une aide médicale, ni une aide alimentaire ou toute autre aide donnée par l’UNHCR aux autres réfugiés.

Sanaa Ibrahim 20 ans et Khaled Ibrahim 29 ans sont les dernières victimes de cette discrimination...arrivant de Syrie via la Turquie le frère et la soeur ont été détenus à l’aéroport pendant 30 jours, deux fois Sanaa a été renvoyé au Liban qui a refusé son entrée et l’a renvoyée au Caire. Ce matin Sanaa, Khaled et 3 autres réfugiés palestiniens dont un mineur coincés à l’aéroport ont été envoyés à la prison de Karatin au Caire où ils sont effectivement dans un trou noir. UNCHR n’a pas le droit d’avoir le moindre contact avec eux. Sanaa et Khaled ont des frères et soeurs en Suede et peuvent être acceptés comme réfugiés dans ce pays mais parce qu’ils n’ont pas le droit d’être inscrits auprès de l’UNCHR il n’y a aucun moyen légal de commencer la procédure de départ vers la Suède.

 L’Union Européenne encadre une délégation de journalistes internationaux afin de les familiariser avec la situation sur le terrain en Palestine. La visite a commencé par un briefing d’un officiel de l’UE qui a décrit les difficultés que rencontrent les palestiniens quotidiennement avec l’expansion des colonies, les checkpoints, le mur de l’apartheid et le manque d’accès à leurs ressources naturelles. Le groupe a ensuite assisté à une conférence de Mustapha Barghouti qui a décrit les violences subies, par les palestiniens, de la part l’armée israelienne en particulier lors de manifestations non violentes. La réaction des journalistes a été que les médias de leurs différentss pays montrent rarement ce qui se passe sur le terrain et que le discours général décrit plutôt une lutte entre 2 parties de forces égales.

- Lecture du livre « Journaux de Prisonniers » (Prisoners’ diaries) par Richard Falk

« Journaux de prisonniers : voix palestiniennes depuis les goulags israeliens » (édité par Norman Hashim avec la collaboration du Centre pour les Etudes Politiques et de Développement, Gaza)

Extraits de l’article :
Il y a de nombreux passages très émouvants dans ces extraits de journaux de prisons et récits de 22 palestiniens. Ce qui est le plus touchant c’est les soucis communs à ces prisonniers malgré leurs différences de styles d’écriture et de milieu. Quelques thèmes dominent les textes : douleur, Dieu ou Allah, amour, rêve, pays, ténacité, larmes, liberté, prière. La lecture de ces journaux m’a mis face aux luttes personnelles de chaque prisonnier pour survivre avec le plus de dignité possible dans un contexte sombre et froid d’isolation, d’humiliation, d’intense hostilité de la part du personnel pénitencier, y compris de profonde négligence de la part du personnel médical. Les textes confirment aussi que même les longues captivités n’ont en rien diminué l’esprit de résistance contre l’occupation israélienne mais au contraire l’ont intensifié........Ce que je trouve le plus précieux dans cette publication c’est d’avoir transformé le coté abstrait des prisonniers palestiniens en une série de témoignages humains dont la plupart mettent en lumière des sentiments insoutenables de regrets dûs à la longue séparation avec les personnes qu’ils aiment le plus au monde. Particulièrement émouvant le chagrin exprimé par des hommes à qui leurs mères et leurs filles manquent...(le livre sera disponible sur le site http://palestinemall.net/ à partir du 17 avril 2013)

 Un célèbre chanteur palestinien arrêté et accusé de jet de pierres risque une lourde peine de prison. Oday al-Khatib 22 ans a été arrêté par les soldats israéliens près d’Hebron... c’est le chanteur star du groupe connu de musique de Ramallah « Al Kamandjati ». Ce groupe a fait des tournées en France, Belgique, Liban, Norvège, Italie, Dubai, Algérie et Autriche. Les circonstances de son arrestation sont mises en doute par des témoins. Les militaires israéliens poursuivaient des jeunes qui leur jetaient des pierres et sont tombés sur Oday qui attendait un ami dans une rue et l’ont arrêté . Il risque jusqu’à 10 ans de prison..

Traduction PN ; merci.