Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Archives > Français > Israël s’inquiète de la détérioration de son image

Dramatique vide sidéral dans cerveaux israéliens torturés

Israël s’inquiète de la détérioration de son image

De la naîveté affichée à l’outrecuidance réelle

samedi 24 juin 2006

Al-Oufok

Israël s’inquiète de l’impact négatif sur la scène internationale des récentes crimes de son armée à Gaza, tout en se disant décidé à poursuivre les « éliminations ciblées » de résistants pour stopper les tirs de roquettes sur son territoire.

« Les rapports de nos diplomates font état d’un impact désastreux pour l’image d’Israël des morts de civils palestiniens dans des opérations de l’armée », a indiqué un responsable des Affaires étrangères.

« Toutes les explications au monde sur la nécessité d’empêcher à tout prix la poursuite des tirs de roquettes contre nos civils n’ont pas la force de l’image diffusée par les télévisions d’un enfant tué ou pleurant la mort de ses proches », a ajouté ce responsable qui a requis l’anonymat.

Quatorze civils palestiniens dont des enfants et une femme enceinte ont été tués dans des raids aériens des forces d’occupation dans la bande de Gaza ces derniers jours.

Les Palestiniens imputent en outre aussi à l’artillerie des forces d’occupation la mort, le 9 juin, de huit civils dont des enfants, tués par une explosion sur une plage de Gaza, alors qu’Israël nie en être responsable. L’ONG américaine Human Rights Watch conteste la version israélienne.

Malgré des critiques internationales, Ehud Olmert s’est déclaré déterminé jeudi à poursuivre les raids aériens dans la bande de Gaza, qui bénéficient d’un large soutien de l’opinion israélienne.

« Le gouvernement d’Israël que je dirige continuera de mener des raids contre les terroristes. Je regrette les vies des (Palestiniens) innocents, mais celles des habitants (israéliens) de Sdérot ne comptent pas moins à mes yeux », a-t-il dit lors d’un colloque économique.

« Quiconque tire une roquette sur Sdérot le paiera de sa vie », a renchéri vendredi 23 juin le ministre de la justice des autorités d’occupation Haïm Ramon du parti Kadima dirigé par Olmert. Il a affirmé à la radio publique qu’Israël n’avait pas d’autre choix que de poursuivre les raids aériens, mais s’est déclaré hostile à une opération terrestre à grande échelle réclamée par l’opposition de droite, estimant qu’elle n’aurait pas l’effet escompté.

Lors d’une réunion la veille Amir Peretz et l’état-major, il a été décidé de poursuivre les raids aériens, en prenant plus de soin pour éviter des « victimes collatérales », écrit la presse israélienne.

Selon des sources militaires, l’armée de l’air des forces d’occupation a multiplié par cinq le nombre de ses raids ces six derniers mois, tuant 70 résistants, mais aussi nombre de civils.

« Le monde ne peut accepter la mort de civils palestiniens des dernières semaines, alors que les tirs de roquettes n’ont fait que des dommages, et de fait notre réaction est disproportionnée », estime l’ancien directeur général du ministère des Affaires étrangères des autorités d’occupation Alon Liel.

« Même si les roquettes peuvent tuer et sont une grave nuisance pour les habitants de Sdérot, elles ne constituent nullement une menace globale pour Israël », a souligné ce professeur de relations internationales de l’université hébraïque de Jérusalem.

Selon lui, le ministre de la Défense travailliste, un résident de Sdérot considéré jusqu’à sa prise de fonctions début mai comme une « colombe », porte une part de responsabilité dans la dégradation de l’image d’Israël, dans la mesure où il a aussitôt donné son feu vert aux « éliminations ciblées ».

Plus généralement, il estime qu’Israël « perd le crédit international » qu’il avait acquis par le retrait unilatéral de la bande de Gaza en septembre 2005