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Israël puis Palestine : Obama entre deux feux

Mercredi, 20 mars 2013 - 7h45 AM

mercredi 20 mars 2013

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par Fabrice Aubert

MOYEN-ORIENT

Pour la première fois depuis son entrée à la Maison-Blanche en janvier 2009, le président américain se rend en Israël puis en Palestine. Un déplacement difficile, chaque camp l’accusant de soutenir l’autre.
C’est un paradoxe. Alors que le processus de paix israélo-palestinien était censé être l’un des dossiers prioritaires de Barack Obama en matière de politique étrangère puisque rien ne se fait dans la région sans l’entremise des Etats-Unis, le président américain ne s’est jamais rendu sur place lors de son premier mandat.

Et c’est peu dire qu’Israël a très mal perçu cet « oubli ». Pour ne rien arranger, les relations personnelles entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien depuis le printemps 2009, sont exécrables. Bref, Barack Obama se sait attendu au tournant à partir de ce mercredi pour son premier voyage dans l’Etat hébreu depuis son élection -il se rendra ensuite en Palestine avant d’effectuer un crochet par la Jordanie.

Etapes symboliques

Dans cette optique de séduction, Barack Obama a préféré s’adresser directement aux Israéliens plutôt qu’à leur Premier ministre. Son programme est ainsi truffé d’étapes symboliques sur des lieux de mémoire de l’histoire des Juifs. Il ira par exemple se recueillir à Jérusalem sur la tombe de Théodore Herzl, animateur du mouvement sioniste au tournant des XIXe et XXe siècles et inspirateur de l’idée d’un Etat juif qui aboutira, en 1948, à la création d’Israël.

Il se rendra aussi Musée d’Israël pour y admirer des fragments des Manuscrits de la mer Morte. Ces parchemins bibliques vieux de deux millénaires ont été découverts au milieu du XXe siècle en Cisjordanie, territoire aujourd’hui occupé par Israël que les colons juifs revendiquent au nom de la Bible.

L’épine de la colonisation

En revanche, le président américain ne donnera pas de discours à la Knesset, le Parlement israélien. Il a préféré s’adresser à des étudiants sélectionnés par l’ambassade américaine. Il est là rattrapé par l’aspect purement politique et diplomatique de sa visite. Il craignait en effet que des députés en faveur de la colonisation ne perturbent son intervention.

Ce sujet de la colonisation est d’ailleurs le principal point de friction avec Benjamin Netanyahu. A l’origine du blocage du processus de paix, il se pose avec encore plus d’acuité que le nouveau gouvernement, issu des élections de janvier, est l’un des plus « pro-colonisation » de l’histoire israélienne. Et il est clair que la « solution à deux Etats », serpent de mer des différentes administrations américaines, est aujourd’hui totalement enterrée.

Critiqué aussi par les Palestiniens

Mais, signe supplémentaire que Barack Obama marche sur des œufs sur cette problématique de la colonisation, il est également pris à partie par les Palestiniens. Ceux-ci l’accusent de ne pas condamner Israël plus fermement, notamment au Conseil de sécurité de l’Onu. « Israël commet des erreurs chaque jour mais personne ne les désigne pour les condamner », a ainsi récemment déclaré Mahmoud Abbas, le président palestinien.

Les deux dirigeants discuteront du problème vendredi lors du déplacement de Barack Obama en Cisjordanie. Il se rendra à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, puis à Bethléem en ... hélicoptère. Cela lui permettra à la fois de ne pas croiser des bulldozers israéliens tout en évitant la colère des Palestiniens, qui ont brûlé des portraits de lui en début de semaine.

Quid de l’Iran ?

Dernier sujet à l’agenda du président américain : le nucléaire iranien. Sur ce point, il se situe plutôt sur la même ligne de fermeté que Benjamin Netanyahu. Mais il doit encore convaincre son hôte d’attendre avant de lancer une éventuelle attaque militaire. Si Barack Obama n’est pas contre, il veut retarder cette option le plus tard possible en raison du risque de déstabilisation de la région, déjà mise à mal par le conflit en Syrie.