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Source : Club Médiapart - Réflexions

« PALESTINE : Colonisation juive de la Palestine »

Mercredi, 20 mars 2013 - 6h132 AM

mercredi 20 mars 2013

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Par fxavier

"COLONISATION JUIVE PALESTINE : Quelques réflexions"

"Rien ne peut justifier la colonisation juive de la Palestine. Plus précisément la création de l’Etat d’Israël, bien qu’elle fût votée par la majorité de l’Assemblée de l’ONU est, stricto sensu, un déni des règles élémentaires du Droit International en vigueur, et est en porte à faux de la Charte des droits de l’homme des Nations Unies !"

"Les Juifs "proprétaires légitimes" de la Terre Sainte ?

Aujourd’hui, bon nombre de Juifs qui se croient les "propriétaires légitimes de la Terre Sainte", sont persuadés que les Palestiniens seraient bien inspirés de planter leur "tente" définitivement au Liban, en Syrie et surtout en Jordanie. La quasi totalité des Israéliens, (même ceux du "Mouvement de la Paix Maintenant") estiment que le retour des réfugiés palestiniens est "impossible" et que si Israël leur cède quelques arpents de terre , démantèle quelques unes des colonies, leur fournit du travail, accepte l’existence d’un "Etat Palestinien" autonome (un Etat sans armée, sans aucune possibilité d’indépendance , un Etat vassal d’Israël) les Palestiniens ne pourront que s’estimer heureux face à tant de "bonté" !

Sans doute, ces réfugiés Palestiniens qui revendiquent leur droit au retour sur une terre dont ils ont été chassés par la soldatesque israélienne, ces autres Palestiniens vivant dans les territoires occupé qui veulent mettre en place un vrai Etat Palestinien sur 22% de la Palestine ne sortent pas, comme certains Juifs le prétendent, de la cuisse de Jupiter, ne sont pas les descendants "d’ancêtres illustres", ils ne font pas partie du "Peuple élu" à qui Yahvé a donné la Terre Sainte en en héritage !

A la rigueur on veut admettre que certains d’entre eux sont des descendants des philistins, mais comme il n’existe aucune trace de cette "parenté", la doxa sioniste, en conclut que leurs revendications sont nulles et non avenues si on contemple toutes les traces de la présence juive qui sont mises à jour par les fouilles archéologiques effrénées !

Il faut souligner ici que le premier travail des colons juifs a toujours consisté, consiste encore aujourd’hui, à effacer au canon et au bulldozer toutes les traces de la présence palestinienne, et pendant des années la propagande sioniste nous a gavé avec son slogan : "Une terre sans peuple pour un peuple sans terre" qui a fait long feu pour ceux qui se donnent la peine de réfléchir, de lire la vraie histoire de la Palestine qui n’a que peu de rapports avec les manuels de la propagande sioniste qui fleurit toujours, sans se renouveler !

REMARQUES

Que les Palestiniens ne puissent :

plastronner en exhibant des chefs d’armée aussi célèbre que Josué chargé par Dieu de "dévouer par anathème" les Moabites, les Hittites et autres peuplades s’opposant au dessein du Dieu d’Israël,
se prévaloir de guides spirituels aussi éminents que les prophètes : Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel, affirmer qu’ils ont été nourris par le lait et le miel du « Livre de la Sagesse », enfin qu’ils les descendants d’Isaac, fils d’Abraham et de Sara , à qui Dieu a promis "une postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable qui est sur le bord de la mer" devant qui toutes les nations se prosterneront
revendiquer d’avoir reçu en héritage les « Tables de la Loi » remises à Moïse par Dieu sur la montagne du Sinaï et qui font, sans doute, partie du patrimoine culturel et religieux des Juifs croyants ou même non croyants…

Cela ne fait aucun doute.

Certes, les Juifs , qui se réclament d’être les "descendants d’Isaac", reconnaissent aux Arabes une paternité avec Abraham puisqu’ils seraient les descendants d’Ismaël, l’esclave égyptienne Agar que Abraham aurait engrossé parce qu’il désespérait, malgré la promesse faite par Yahvé, d’avoir un enfant de son épouse légitime ! Sara après la naissance d’Isaac ordonna à son époux de chasser Agar et son fils Ismaël à qui Dieu, (dans sa générosité et pour consoler Abraham qui aurait voulu garder ses deux fils autour de lui), promit à lui aussi d’être le père d’une grande nation ! (Évidemment pas aussi grande et puissante que Israël)

De tous ces contes et légendes, de tous ces mythes fondateurs qui se trimballent encore dans certaines têtes pensantes, il n’y aurait pas de quoi en faire une montagne, si ceux là restaient bien à leur place en tant que croyances qui n’interfèrent pas dans les comportements au détriment des autres, et surtout n’autorisaient pas de facto tout Juif à revendiquer un droit quelconque sur la Palestine !

Par exemple, "Que demain à Jérusalem !", invoqué par les Juifs comme une constante obsession talmudique, liturgique, soit devenu, au début du XXe, un prétexte à la colonisation de la Palestine, est humainement, pour ceux qui ne partagent pas leur "foi", et surtout pour ceux qui en ont été, sont encore aujourd’hui les victimes INNACCEPTABLE

Il faut d’ailleurs souligner que cette "invocation" avait pris une dimension mystique, (un retour à une spiritualité plus conformes aux Commandements, à la Volonté de Dieu) après avoir été la prière des Juifs déportés à Babylone qui imploraient leur Dieu, qui les avait puni pour leurs dérives en les livrant à Nabuchodonosor, de les faire revenir à Jérusalem.

Autres remarques

On peut surtout rappeler que les religions, plus particulièrement nos trois religions monothéistes, donnent à leurs "prières", une dimension "spirituelle" quand elles sont exclues du pouvoir et affirment la liberté des "autres", qui ne font pas partie de leur "Chapelle", mais font passer leur Message, imposent même leurs règles, leurs lois, dès qu’elles ont une once de pouvoir dans la société civile.

Aujourd’hui, il est assez croustillant de constater que le judaïsme et le christianisme se présentent comme les parangons de nos libertés individuelles et de toute spiritualité soucieuse du bonheur de l’homme. Il est non moins étonnant, que certains, en toute bonne foi, ne voyant pas tous les ravages qu’ont fait ces religions (et que font encore aujourd’hui ) au nom de la Défense de nos Valeurs de Civilisation , désignent l’Islam comme le terreau du fanatisme, de l’esprit de sacrifice etc.….

Il est bien clair que l’entreprise sioniste est à tous égards une entreprise de colonisation qui comme toutes les entreprises de colonisation s’articulent avec des mythes et messages bibliques qui ont été utilisés en abondance dans les temps modernes par la chrétienté pour mettre en place des Empires coloniaux

Il faut bien reconnaître qu’à côté des grands « Empires chrétiens », Israël fait petite colonie juive encerclée par les pays arabes.

Mais pour les sionistes Israël ;"Lumière de l’Occident dans les Ténèbres de l’Orient" est une chance pour ses voisins arabes. Selon nos exégètes , les Palestiniens ont bien tort de leur chatouiller la plante des pieds, de ne pas reconnaître le droit de tout Juif sur la Terre de Palestine, « Droit biblique » qui ne pèse pas bien lourd face à leurs titres de propriété qui ne sont que de misérables bouts de papiers face au "Droit au Retour" inscrit dans la Constitution de l’Etat hébreu , droit hautement justifié par la Sainte Bible puisque selon ce "Livre Saint", qui fait un tabac par les temps qui courent la terre appartient à Dieu, l’homme n’en est que le "gérant" etc.…..

Par conséquent pour les Juifs sionistes ou pas, ces "Grands humanistes" devant l’Eternel, il serait juste et bon que les Palestiniens quittent , comme Dieu l’avait ordonné jadis aux peuplades non juives la Terre Sainte ou se contentent de jouer les "porteurs d’eau et les coupeurs de bois" du peuple élu !

Non, Non et Non le droit sur une terre est un droit bien concret, qui s’inscrit dans une histoire bien concrète, celle d’un peuple qui depuis cinquante ans est chassé, traqué par vague successives plus ou moins grande par la soldatesque israélienne.

Le "coup" des Palestiniens qui ne seraient pas vraiment un peuple, puisqu’ils ne peuvent pas se prévaloir d’une présence ancestrale dépassant quelques générations, dont les souches de descendance sont bien incertaines, dont les traces historiques de leur passage seraient insignifiantes…. on nous l’avait fait déjà en son temps avec les Algériens.

Non les Palestiniens, pas plus que les Algériens hier, ne sont pas instrumentalisés par des "terroristes" venus d’ailleurs, au point de ne pas voir où est leur propre intérêt et de faire preuve d’une immense ingratitudes face à tous les bienfaits qu’ont apportés et que pourront apporter les Juifs venus sur leurs terres, les Palestiniens ont acquis cette certitude que tout dialogue avec Israël est vain tant qu’il n’existe pas un rapport de force en leur faveur !

Que ce peuple ne puisse revendiquer des contes et légendes dont les Juifs peuvent se vanter, ne change rien à sa détermination, et il se pourrait que le sort qui attend les colons juifs soit identique à celui des "pieds noirs", à moins que Sharon et sa clique ait carte blanche pour "dévouer par anathème" les Palestiniens des "territoires occupés" et faire régner pour un certain temps la paix des cimetières.

LE REFUS ARABE : Une légende qui a la vie bien dure et ne tient vraiment pas la route

Les travaux réalisés depuis les années 1980 par nombre de « nouveaux historiens » israéliens dont Benny Morris mettent à mal certaines « vérités » établies, dont la première serait qu’Israël aurait manifesté une volonté de paix au lendemain de la guerre

LA CONFERENCE DE LAUSANNE s’est ouverte à la fin d’avril 1949 à l’appel de l’ONU, qui ayant créé une commission de conciliation sur la Palestine (CCP) s’était rendu compte que presque tous les Etats arabes étaient prêts à un compromis dans le cadre du plan de partage voté en 1947

Le 12 mai 1949, Arabes et Israéliens signaient un protocole concernant deux résolutions de l’ONU et donc admises par les deux camps : la reconnaissance de l’Etat d’Israël et le principe du droit au retour des réfugiés

Aussitôt Israël admis à l’ONU (c’était son objectif), il revient sur ces accords, bloque la négociation, et Lausanne restera lettre morte

L’historien Ilan Pappé qui relate ces faits, conclu qu’Israël a préféré, à la paix avec ses voisins, un dangereux « statu quo » qui lui permettait non seulement de refuser le retour des réfugiés palestinien mais aussi de garder les territoires conquis pendant la guerre

Autre certitude ébranlée : l’unité du monde arabe et la menace qui aurait plané sur Israël à l’époque. Si le mythe de « David contre Goliath » perdure encore aujourd’hui, la réalité serait tout autre. Avi Shlaim montre que l’Egypte aurait cherché à éviter la guerre jusqu’en mai 1948. Que la Jordanie, avec le soutien de Londres, aurait négocié un partage avec Israël et que, de ce fait, l’armée jordanienne n’aurait jamais pénétré dans les territoires attribués à Israël. Il a aussi démontré la supériorité, en effectifs et en matériels, des forces israéliennes (aidées par la Tchécoslovaquie).

Autre surprise de taille : durant la guerre la majorité des Palestiniens n’ont pas pris les armes. S’il y eu quelques milliers de combattants mal armés, des centaines d’accords locaux de non agression avaient été conclu entre des villages arabes et des implantations juives voisines. Une organisation palestinienne active, la Ligue pour la libération nationale avait d’ailleurs accepté le plan de partage

Autre certitude ébranlée : l’exode des Palestiniens qui selon la thèse officielle auraient quitté leur ville et village sur ordre des dirigeants arabes relayés par radio qui leur promettaient le retour après la victoire… Les services britanniques de la BBC ont montré qu’il n’y eu aucun appel de ce genre mais au contraire des consignes de ne pas quitter les foyers. Cette version est confirmée par Benny. Morris : la majorité des habitants ont fui au cours d’attaques de troupes juives et après expulsion.

Le massacre de Dei Yacine en avril 1948 (qui pourtant avait signé un pacte de non agression avec ses voisins juifs des 1942) n’est pas le seul massacre à déplorer et ne relève pas d’une « bavure » d’un groupe extrémiste mais bien d’une politique délibérée. Politique voulue et organisée par Ben Gourion (« héros » fondateur de l’Etat d’Israël) souhaitant une Galilée "propre et vide » d’Arabes".

Remarques

L’ONU se montre aujourd’hui encore bien impuissante à faire respecter le Droit international. Depuis plus de 50 ans ses résolutions ne sont pas respectées et les droits des Palestiniens continuent d’être bafoués

Les vérités établies ne sont pas toujours « La Vérité ». L’idée convenue que le malheur des Palestiniens serait dû à leur double refus : refus de reconnaître l’Etat d’Israël et refus de créer un Etat palestinien avec la Cisjordanie et Gaza est amplement remise en cause.

Les Palestiniens se sont faits bernés depuis le début (déjà par les promesses britanniques non tenues) Et surtout ils ont payé cher la folie meurtrière nazie en Europe. Folie qui n’a pas empêché les victimes de devenir bourreaux à leur tour.

Dire que certains en sont encore à vanter la supériorité d’un peuple sur un autre ! Cela n’en finira jamais si on n’essaie pas tant soit peu de se mettre à la place de l’Autre ! Il est aussi certainement plus sage d’assumer son histoire afin de mieux en saisir le sens et tenter d’apporter des réponses plutôt que de « diaboliser » l’adversaire (ce qui est plus facile et permet de se dégager de ses responsabilités).

Des questions restent en suspens et sont encore taboues comme le droit au retour des réfugiés, voté le 11 décembre 1948 par l’ONU (résolution 194) et dont la négociation de 1949 montre qu’un compromis avait été envisagé et était possible…

Certaines personnes comme Uri Avneri (bloc de la paix) pense que cela est encore envisageable et pourrait se négocier avec les Palestiniens.

En tout cas, il est inadmissible qu’actuellement un grand nombre d’entre eux vivent encore dans des camps et dans des conditions épouvantables.

(Franz Nouvelobs permanent 20.04.05)